Taisen Ten'kai
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Taisen Ten'kai

Et si les dieux revenaient sur terre ?
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 Evasion (la fuite)

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedDim 14 Oct - 23:12

je remettrai les chapiters précédents plus tard
j'ai fini le chapitre neuf dimanche mais n'avais aps internet! j'espère qu'il vous plaira!

Je me souviens distinctement qu'au Japon, il faisait une chaleur terrible en été.
C'était par une chaude matinée d’Août. Une de ces matinées où, alors que vous n’aspiriez qu’à tranquillement vous reposer, un rayon du perfide astre du jour vous arrache violemment des bras de Morphée et vous condamne à subir la dureté de la réalité: un lit vide. L'air, humide, se faisait lourd.
La saison des pluies battait son plein, bien qu'il ne plut pas ce matin là.

Chapitre 9: Amères retrouvailles.

J’ouvris donc les yeux, en maudissant le soleil qui m’avait réveillé, et, avachi sur le futon, cherchai à tâtons à côté de moi: il n’y avait rien, ou plutôt, personne. Pas de trace de Ai.

" J’y crois pas... Elle a osé!! " m’écriai-je.

Je me levai d’un bond , enfilai frénétiquement mon uniforme et me précipitai dehors, indigné. Tomoyo, jugeant comme la plupart de mes ninjas que je travaillais beaucoup trop m’avait accordé quelques jours de congé afin de prendre un peu de repos. Par chance, il n’y avait guère souvent de missions ces temps-ci, et les autres membres de la milice profitaient de cette tranquillité pour goûter eux aussi au repos.

Ai et moi passions la plupart de notre temps ensemble. Cette nuit là, elle s'était endormie dans mes bras, et j’avais pensé pouvoir passer une agréable matinée au lit avec elle; et bien non! Ce privilège ne me fut pas accordé. Au lieu de cela, je la trouvai assise sur le toit de la maison, en compagnie de Tsukiyo. Elles étaient occupées à discuter devant une tasse de thé et furent étonnées de me voir si tôt levé.

" Ah, tu es réveillé, nii-san... " Constata Tsuki, impassible, avant de reprendre une gorgée de thé.

« Tais toi, toi, espèce de sale voleuse de petite amie!, répliquai-je, furieux. Ne fais pas comme si tu n'avais rien à te reprocher! Quant à toi Ai, je n’arrive pas à croire que tu m’aies laissé TOUT SEUL pour boire du thé avec cette... cette chose! »

A ces mots, Ai ne put s’empêcher d’éclater de rire.

" Ne me dis pas que tu es jaloux, si? "

Je détournai machinalement la tête sans rien lui répondre, et je dus rougir, car elle clama que j’étais " trop mignon ". Puis, ennuyée de tenir la chandelle, Tsuki reprit:

" "La chose" te remercie! Au fait, -car même si tu n’es qu’un sale ingrat je me charge tout de même de faire mon travail- comme il n’y avait plus de messager disponible, Tomoyo m’a chargée de te dire qu’elle voulait te voir d’urgence. "

Ce n’était pas la meilleure façon de me calmer. Au contraire, elle avait réussi à m’énerver au plus haut point, car je trouvais cent fois pire le fait qu’elle ne m’ait rien dit.

" QUOI?!, m’égosillai-je, tandis que les deux kunoichi se bouchaient les oreilles, tentant d‘échapper à mes cris. ESPECE D’IDIOTE! POURQUOI EST-CE QUE TU N’ES PAS VENUE ME REVEILLER?! "

Tsukiyo reprit tranquillement une gorgée de thé, puis déclara, d’un ton ferme:

" Parce que je n’avais pas envie de me faire engueuler par un toutou enragé en manque de sommeil. "

Cette fois-ci, j’explosai de colère pour de bon, à tel point que je crus que j’allais la mordre. On n’avait pas fini de me comparer à un chien. Elle avait bien choisi son sarcasme.

" QUI EST CE QUE TU TRAITES DE TOUTOU ENRAGE? 200 POMPES! " Criai-je.

Tsukiyo, qui s’attendait à ce que je réagisse de la sorte poussa un profond soupir, tandis que Ai, lasse de me voir parler ainsi à sa meilleure amie s’interposa:

" Kuro-kun! Tu n’as pas à lui parler comme ça! "

Elle semblait prête à sauter du toit pour mettre une claque, mais Tsukiyo la retint, et poursuivit, d’un ton toujours aussi las:

" Laisse Ai, ton "Kuro-kun" est un malade de l’autorité. Ses pompes, je ne les ferai pas! "

Elle me jeta un regard noir que je lui rendis. Ai soupira. Elle était elle-même habituée à se disputer ainsi avec son frère, et préféra se resservir du thé plutôt que de s’en mêler à nouveau.

" On verra bien si tu les feras ou pas quand je reviendrai du palais, petite sœur! " Lançai-je, animé d’une colère noire.

Sur ce, je tournai les talons et m’empressai d’aller voir Tomoyo, ayant conscience de l’ampleur de mon retard. Je savais qu’elle ne m'en tiendrait pas rigueur, mais j’avais l’habitude d’être toujours ponctuel et avais honte de moi. J’arrivai en courant dans la salle de la princesse, qui était seule, debout sur les marches. Elle avait un air inquiet et sérieux, ce qui était mauvais signe, car on ne pouvait le voir chez elle que lorsqu’il arrivait quelque chose de vraiment grave, assez pour lui retirer son doux sourire. Un frisson me parcourut l’échine. J’avais un mauvais pressentiment.

" Je... Désolé de mon retard. Ca ne se reproduira plus. Qu’y a-t-il? " Demandai-je, soucieux de la voir dans cet état.

Elle déglutit, puis déclara alors, nerveuse:

" J'ai une mission de la plus haute importance pour toi, et toi seul, Kurogane. Je suis vraiment désolée de te priver de repos, mais l'heure est grave. "

Elle m'expliqua que deux dangereux criminels originaires de mon pays natal, vêtus de longs manteaux noirs ornés de nuages rouges s'étaient infiltrés sur le territoire et que je devais les stopper de toute urgence afin d'assurer la sécurité du pays. Je frissonnai, espérant que les deux criminels dont elle parlait n'étaient pas ceux auxquels je songeais. Mais je n'avais toujours pas compris que j'avais beau espérer, si il existait un dieu il n'était pas avec moi, et que malgré moi j'étais condamné à subir tous les malheurs du monde.

" Et.... Où se situent-ils? " Demandai-je, les yeux rivés au sol.

" Ils se trouvent actuellement dans la forêt près du château, le temps presse. " Me dit-elle.

" Bien, répondis-je, pensif. J'y vais de ce pas. "

Alors que je commençais à partir sans attendre plus d'informations, elle descendit de ses marches en courant et me retint par le bras. D'un air triste, la voix tremblante, elle hésita un instant puis m'avoua, connaissant l'impact que cette révélation aurait sur moi:

" Kurogane, il y a une dernière chose que je dois te dire. Il faut que tu fasses très attention à toi, et surtout, surtout, à ne pas faire de choses inconsidérées car.... "

Elle n'avait pas même mis fin à sa phrase que je devinais ce qu'elle allait me dire. Mes craintes se confirmaient. Pétrifié, le cœur battant à tout rompre, je la laissais terminer:

" ...Car l'un de ces deux criminels est ton grand frère. "

Elle se tut. A ces mots, à l'idée de le revoir cet homme qui hantait mes rêves, je sentis la colère et la haine m'envahir. J'étais avide de vengeance, mais bien décidé à garder mon sang froid, cette fois-ci. A ne pas me précipiter sur lui et à perdre bêtement, comme je l'avais fait il y avait 5 ans de cela. De dos à elle, je répondis, d'un ton ferme et froid qui la fit frissonner:

" ...Ce sera fait selon votre volonté, princesse. "
Sur ce, je quittai la salle en courant, sous le regard inquiet de Tomoyo à qui tout cela ne semblait dire rien de bon. Et elle avait pertinemment raison de s'inquiéter pour moi, car je n'allais pas ressortir indemne de ce combat.

Je me précipitai dans la salle d'armes du QG, m'équipant avec soin. Je connaissais l'ampleur du risque que je prenais à affronter mon frère, et je devais me préparer au pire. Sans bruit, je choisissais mes armes une à une, songeant au combat qui m'attendait. Lorsque je ressortis de la salle, fin prêt à affronter ce que l'on appelait le destin, mes ninjas m'attendaient.

Sceptique, Kyo demanda, les bras croisés:

" Et on peut savoir où tu vas comme ça, chef? "

Je sentais une vingtaine de regards posés sur moi, ce qui m'oppressait.

" Je pars en mission, dis-je d'un ton ferme. Seul. Vous n'avez qu'à en profiter pour jouer aux cartes, comme d'habitude, ou bien vous plaindre de la chaleur, cette fois-ci.... "

Malgré moi, comme le premier jour où j'étais arrivé à la milice, il émanait de moi comme une sorte de tension qui les faisait frissonner. Surpris de me voir dans un état pareil, ils se regardèrent: il avait du se passer quelque chose à leur insu. Ikki fut le second à parler:

" Mais explique nous au moins ce qu'il se passe... Tu es sûr que ça va? Tu as l'air.... Hem... Bizarre... "

Il déglutit, tendu, en me regardant avec inquiétude comme tous le faisaient. Au lieu de leur expliquer quoi que ce soit, je déclarai, impassible:

" Écoutez moi bien, car je ne le répèterai pas deux fois. Je vous interdis formellement de me suivre. ...Que ce soit parce que vous vous inquiétiez ou pas, la sentence sera la même: le premier qui tentera quoi que ce soit sera puni jusqu'à ce que mort s'en suive, me suis-je bien fait comprendre? Croyez moi sur parole, il regrettera d'être né. "

Sur ce, ils me regardèrent partir, interloqués.

Je courus vers la forêt, animé d'une sensation indescriptible. J'étais en proie à toute la rancœur, la tristesse et la haine qui sommeillaient en moi et que je nourrissais envers cet homme qui avait pris la vie de mon clan entier. Je n'avais pas enduré trois années d'entraînement acharné chez Orochimaru pour rien. Seulement dans l'espoir, avec la force presque égale à la sienne dont je disposais prendre la vie de ce traître. Non, cette fois-ci, je n'avais pas le droit à l'erreur. Cette fois-ci, il tomberait!


Tandis que Sasuke courait sans la savoir à sa perte, les membres de la milice, marqués par l'attitude inhabituelle de leur chef discutaient, réunis dans la salle de repos.

" Je ne comprends pas, fit Haru en jetant une carte. Le chef n'était pas sensé se reposer? Tomoyo-hime est-elle si impitoyable que ça? "

Kyo lâcha un rire nerveux.

" Ne dis pas de bêtises. Ca devait être vraiment grave pour qu'elle l'envoie, et surtout, tout seul! "

Le jeune homme se crispa. Ai devait se mourir d'inquiétude, et lui, oubliant sa présence, n'avait pas fait attention aux propos qu'il tenait. Il regarda sa petite sœur: visiblement, elle n'avait pas l'air plus angoissée que d'habitude; elle souriait, mais le garçon n'était pas dupe. Il la connaissait bien et savait qu'elle feignait de rester calme alors qu'intérieurement, elle devait probablement devenir folle. Il fit un signe à Tsukiyo, qui se leva au même instant que lui, et, interrompant la partie, ils traînèrent l'amoureuse à part, qui balbutia alors, confuse:

" Mais? J'étais en train de gagner... Qu'est-ce qu'il y a? Je peux savoir ce que vous faites? "
Son frère aîné croisa les bras, puis dit, d'un air sévère:

" C'est plutôt à nous de te demander ça. "

Ai détourna machinalement la tête, et, nerveuse, fit:

" Mais non, je vais très bien. "

Semblables à un commissaire interrogeant un suspect, Tsukiyo braqua, faute de lampe, ses yeux dans ceux de son amie et déclara, en lui prenant les mains:

" Ai, ton frère le toutou et moi même sommes les personnes qui te connaissent le mieux ici, alors le coup du faux sourire, ça peut peut-être marcher avec les autres mais pas avec nous, ça je te l'assure! Si jamais tu as envie de pleurer, de crier, de te jeter dans mes bras, fais-le! "

Ni une ni deux, la jeune fille s'exécuta, se précipitant sur Tsukiyo qui faillit tomber à la renverse, en pleurs, tandis que son aîné, en lui caressant les cheveux, se dit qu'elle resterait toujours aussi sensible.

" Si il nous a dit de ne pas nous inquiéter pour lui, fit-elle, angoissée, ça veut dire qu'il court un grand danger... Et si jamais il lui arrive quoi que ce soit je... je... "

" C'est bon, la coupa Tsuki. On va s'en charger. "

Kyo se saisit de la table basse où les autres ninjas jouaient et grimpa dessus, provoquant le mécontentement de ceux-ci, et s'écria:

" Écoutez tous! Ma sœur a raison! Même si le chef n'est qu'un toutou psychopathe, fit-il, ce qui lui valut un regard noir de la part de sa sœur, on ne peut pas se permettre de l'abandonner! Les amis, il est temps d'agir! Tant pis si il doit s'égosiller sur nous ou nous faire subir un de ses entraînements inhumains, désobéissons et suivons-le! "

Un ange passa, silence rompu par le son des grillons chantant bruyamment par cette humide journée d'été. L'idée de se faire punir sévèrement ne chantait guère aux membres de la milice. Tsukiyo fit alors descendre de force son petit ami dépité de la table, et, se hissant à sa place, reprit:

" Ce qu'essaie de vous dire Mr Sourire Colgate©, dit-elle aux ninjas perplexes, c'est qu'il faut être solidaire, même si ça doit -car ça arrivera- nous retomber dessus. Si Nii-san veut tenir sa promesse et nous massacrer, je ferai en sorte -enfin, Ai fera en sorte- qu'il se calme, mais on ne peut pas le laisser prendre de tels risques tout seul. Allons-y. "

Et déterminés comme jamais, ils partirent, en gardant chacun secrètement la crainte de ce qu'il pouvait leur faire subir, mais étaient prêts à recevoir leur châtiment plutôt que de prendre le risque de le perdre.
Soudain, une des kunoichi s'arrêta et demanda:

" Au fait... Quelqu'un sait où il est allé? "


Je courais , aussi vite que je le pouvais, acharné, infatigable, invincible à l'idée de le retrouver. Dans la forêt, parmi les majestueux arbres japonais, l'air était si lourd qu'il en était suffocant. Je mourais de chaud. Mais malgré cela, malgré la forte pluie qui frappait mon visage, je n'avais pas d'autre solution que de continuer, de courir toujours plus vite, m'enfonçant de plus en plus dans cette sombre forêt. Soudain, alerté par mes sens, je m'arrêtai. Dans la pénombre se tenaient deux hommes. Deux hommes vêtus du célèbre manteau de l'Akatsuki. Deux hommes, dont l'un était mon frère.

Ce fut son co-équipier, dont seul le souvenir de la couleur de beau bleutée m'était resté, à défaut de son nom, qui fut le premier à me reconnaître.

" Eh, Itachi-san, ce gosse, il ressemble pas mal à ton petit frère... Il a grandi... Voyons si sa force aussi!"


Dernière édition par le Jeu 8 Nov - 23:19, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedDim 14 Oct - 23:15

Sur ce, l'homme au visage de requin attrapa son sabre, lourd, large et rectangulaire, couvert de bandages et qu'il gardait dans son dos. Il le brandit vers moi, prêt à l'attaque mais stoppé par mon frère, qui, avec son habituel air impassible, dit, comme il le faisait toujours:

" Ca faisait longtemps Sasuke... "

Il me sembla que ces paroles, prononcées par cette voix qui m'était si familière résonnèrent dans ma tête pendant une éternité. Je ne répondis pas, me contentant de le dévisager avec haine. Chaque partie de lui, ses cheveux ébènes, ses yeux écarlates, son long manteau noir parsemé de nuages rouges; sa voix même, tout chez lui me donnait envie de vomir. Il poursuivit, d'une voix de glace:

" J'ai appris que tu avais tué Orochimaru. Est-ce vrai? "


...Konoha, 2 ans plus tôt.

" Comment ça?! OROCHIMARU EST MORT?! " s'écria le Hokage, frappant aussi fort qu'elle le pouvait le pauvre bureau de ses poings qui manqua de se briser en mille morceaux.

Jiraiya, l'air grave, acquiesça. Kakashi, se tenant à ses côtés, son éternel livre à la main poursuivit, tout en ne quittant pas l'ouvrage des yeux:

" Apparemment, il aurait été tué par Sasuke, juste avant qu'il nous échappe. "

Tsunade, bouche bée, n'en croyait pas un mot. Stupéfaite, elle se laissa tomber dans son fauteuil, ne sachant pas comment réagir face à cette nouvelle. Certes, elle était bonne pour le village, enfin débarrassé du traître, mais pour elle et Jiraiya qui avaient perdu un ami d'enfance, comment devaient-ils prendre cela? Elle déglutit, puis, les yeux posés au sol, dit:

" Ce qui voudrait dire que le Orochimaru que tu as rencontré dans la forêt... "

" Oui, répondit le ninja copieur, c'était sans doute une fois de plus un cadavre déguisé par Kabuto. Il devait craindre que le village ne l'apprenne, mais ça a été vite fait. Et je doute que l'Akatsuki n'en soit pas déjà au courant."

Le Hokage releva les yeux vers les deux hommes et déclara:

" Bien. Bon travail. Sortez maintenant. "

Une fois qu'elle fut seule, elle murmura:

* Ainsi, les élèves dépassent leurs maîtres... J'ai tout de même du mal à croire qu'il ait réussi à le tuer... Même Kakashi ne pourrait pas battre Orochimaru... Aurait-il également dépassé son frère, ce petit Uchiwa? *


Japon, 2 ans plus tard.

" J'ai appris que tu avais tué Orochimaru. Est-ce vrai?, me demanda Itachi. Mais plus important, as-tu le mangekyou sharingan? " (voir bonus chap. 7)

Un silence de mort régnait dans cette forêt. Au moment où j'allais ouvrir la bouche pour répondre, j'entendis des voix familières provenir de derrière.

" Chef! Tu es là! "

Un frisson de terreur me parcourut l'échine. Je crus que j'allais faire une crise cardiaque. Ils avaient réussi à me retrouver. Je me tournai vers eux, les regardant arriver un par un avec effroi. A la vue de notre uniforme, (bien qu'il eût déjà vu le mien), le binôme de mon frère déclara, intrigué:

" Tiens, il dirige les ANBU de ce pays, ton petit frère? Je me disais bien que j'avais déjà vu cet uniforme quelque part... C'est celui que tu portais quand tu as rejoint l'Akatsuki... "

Je me hâtai de mettre en garde mes ninjas, paniqué, craignant que le pire n'arrivât:

" DEPÊCHEZ VOUS DE FUIR! PARTEZ! IMMEDIATEMENT!"

Mais ils semblaient ne pas écouter un traître mot de ce que je leur disais; ils étaient bien trop occupés à dévisager mon frère et son étrange co-équipier.

" Qui sont-ils, chef? "Demanda l'un deux.

" L'as-tu? " Se répéta mon frère, comme si je n'avais que cela à faire de lui répondre.

" SURTOUT, NE LE REGARDEZ PAS DANS LES YEUX OU CROYEZ MOI C'EN EST FINI DE VOUS! MAINTENANT, PARTEZ AVANT DE VOUS FAIRE TUER! "m'égosillai-je.

Mais j'avais beau crier, crier aussi fort que mes cordes vocales me le permettaient, monter aussi haut dans les décibels qu'il m'était possible de le faire, ils restaient là, bouche bée, cloués au sol, comme s'ils étaient brusquement devenus sourds. J'étais si inquiet de ce qui pouvait leur arriver s'ils restaient là que j'en avais des sueurs froides. A présent, je n'avais plus le temps de les faire sortir de la forêt moi même, et n'avais plus d'autre solution que celle qui me vint à l 'esprit à cet instant.

Sous les yeux étonnés des membres de la milice, de mon frère et de son compagnon, un serpent géant, majestueux, aux brillantes écailles violacées apparut en plein milieu de la forêt.

" On dirait qu'Orochimaru lui a appris ses tours... " fit le requin, avec un sourire narquois.

" Manda, dis-je au serpent, d'un ton aussi froid que celui de mon frère, assure toi qu'ils rentrent bien au QG ou sinon... Dévore les! "

Et le serpent, m'obéissant au doigt et à l'œil se hâta de se lancer à leur poursuite, déracinant sur son passage quelques arbres. Tomoyo allait probablement me tuer pour cela, mais c'était la seule façon de les protéger. J'avais été vraiment touché par leur loyauté envers moi, mais mon frère était trop fort et trop dangereux pour que le les laisse courir le risque de se mesurer à lui. Il n'y avait que moi qui pouvait en venir à bout.


Alors que les membres de la milice couraient comme des dératés pour échapper au gigantesque serpent, Kyo cria à Tsuki qui courait à ses côtés, en compagnie de Ai:

" Tsuki!! Tu avais dit que s'il s'énervait Ai et toi le calmeriez!!! "

Tsukiyo, tout aussi effrayée que lui à l'idée de finir dans le ventre du reptile répondit, la respiration saccadée:

" Tais toi et cours, abruti! "


Tandis que son co-équipier à la peau bleue se mourait de rire après la scène à laquelle il avait assisté, mon frère demanda encore une fois, d'un ton las:

" As-tu le mangekyou sharingan, Sasuke? "

Alors, je me tournai vers lui et répondis enfin, les yeux posés au sol:

" Pour répondre à tes questions, oui, j'ai tué Orochimaru. Ce vieux serpent ne pouvait plus rien m'apporter, et je n'allais pas le laisser prendre mon corps, alors j'ai mis fin à sa misérable vie. Quant au mangekyou sharingan, si tu veux tout savoir, non, je ne l'ai pas, mais sache, "grand frère", que je n'aurai pas besoin de mes yeux pour te tuer. "

Sur ce, je sortis de ma poche un large morceau de tissu et me bandai les yeux avec. Mon frère était un spécialiste en genjutsu, et la seule façon de le vaincre était de ne pas croiser son regard, ou de ne pas le regarder du tout; il avait le pouvoir de vous emprisonner dans ses illusions, simplement si vous aviez le malheur de regarder ses mains. Ne me demandez pas de vous l'expliquer, car je ne le pourrais pas, mais c'était un fait, et me bander les yeux était le seul moyen de ne pas tomber dans son piège. De plus, sa seule présence me suffisait amplement. J'avais pratiquement atteint son niveau, après tout. J'étais bien capable de le tuer.

" Ecarte toi, Kisame. " Fit mon frère à son co-équipier, dont je sus enfin le nom.

C'était notre combat, et personne ne devait s'en mêler. C'était un combat entre frères, un combat pour la vengeance d'un clan décimé. Me voyant me bander les yeux, il murmura, impassible:

" Mmh... Il semble aussi plus malin qu'avant, cet idiot de petit frère... "

Je dégainai lentement mon sabre, et, tout en gardant un calme olympien comparable au sien, je m'élançai vers lui, à la vitesse de l'éclair, la lame du sabre brillante, chargée en chakra, traçant un sillon dans le sol. Mon frère, lui, ne bougea pas d'un pouce.

" Plutôt rapide! " Fit Kisame, amusé.

J'enchaînai les coups et les prises les plus compliqués, tous aussi mortels les uns que les autres et qu'Itachi évitait sans se fatiguer. Tout cela allait très vite, bien trop vite pour l'œil humain. Seul un possesseur de sharingan aurait pu percevoir nos coups.

Lorsque je voulus lui porter un coup au ventre, fidèle à ses habitudes, il se saisit de mon poignet et voulut le briser. Il se rendit compte, en s'exécutant, que ce n'était qu'un clone d'ombre. Il leva alors les yeux vers le ciel, et me vit tomber sur lui, d'un coup rapide, tentant de le trancher en deux. Il esquiva de justesse, sautant en arrière, mais ne fut pas assez rapide pour éviter l'égratignure que je lui fis le long du visage avec la pointe de mon sabre. On peut dire que j'avais du mérite, car faire une simple égratignure à mon frère relevait de l'exploit, et celui-ci comprit vite qu'il avait à présent affaire au vengeur qu'il attendait depuis dix ans déjà.

" Hm, fit-il, avec dédain, en se relevant. Ce combat promet d'être intéressant. "

Je profitai de cet instant d'inattention de mon frère pour me remettre en garde et dis d'un ton solennel, en brandissant mon sabre vers lui:

" C'est aujourd'hui que tu vas mourir, Itachi. "

Ne lui laissant pas un instant de répit, je repartis à l'attaque.


Les membres de la milice, essoufflés, réussirent, sans savoir eux-mêmes comment ils procédèrent à échapper au serpent, qui avait disparu sans laisser de trace, et à revenir au QG, indemnes. Enfin, presque. Ils étaient pour ainsi dire morts de fatigue après le véritable marathon qu'ils venaient de parcourir, et encore plus inquiets q'auparavant. Qui étaient ces deux hommes si étranges qu'ils avaient vus? Pourquoi l'un des deux ressemblait-il tant à leur chef? Pourquoi celui-ci leur avait-il interdit de le regarder dans les yeux, mais surtout, pourquoi avait-il eu si peur, en les voyant arriver? Ils étaient en proie à un déluge de questions auxquelles aucun d'entre eux n'était capable de répondre.
Ils se rassirent dans la salle de repos, pensifs, où régnait un silence de marbre.

" Et maintenant, on fait quoi? " Demanda Kara.

" On attend. " Répondit Tsukiyo, calmement.

" Et s'il ne revient pas? " S'enquit Riku.

" Alors..., dit-elle, levant les yeux vers le plafond, on ira le chercher! "


Notre combat s'enlisait et il me semblait qu'il ne prendrait jamais fin. Tandis que nous enchaînions les techniques, sous mon bandeau, bouche bée, j'entendais la respiration saccadée de mon frère, les battements irréguliers de son cœur; Jamais de ma vie je n'avais songé que mon frère puisse être essoufflé. Cela me paraissait inconcevable, impossible, irréel, et pourtant, je ne rêvais pas, non, Uchiwa Itachi, celui qui avait massacré son clan entier était essoufflé, comme toute personne normale pouvait l'être. Mon frère était humain. Et le fait qu'une personne aussi puissante que lui puisse être humain m'effrayait. Je n'avais littéralement peur de rien, mais on peut dire qu'à cet instant là, en quelque sorte, j'étais terrifié.

Il semblait avoir de plus en plus de mal à contrer mes attaques, ce qui me valut parfois quelques sifflements de la part de son co-équipier.

" Itachi-san, disait-il, ton petit frère est plutôt fort! "

Et mon frère, blessé dans son orgueil mais restant de marbre se hâtait de lui clouer le bec en me faisant essuyer les attaques les plus meurtrières dont il disposait.

Je me sentais moi même épuisé. J'avais perdu beaucoup de sang, en raison des multiples blessures que m'avait infligées mon frère, et il ne me restait plus énormément de chakra en réserve, mais le fait de me sentir proche du but me donnait plus que jamais le courage et la force de continuer.

" Katon. Goukakyuu no Jutsu. " Murmura-t-il, d'un calme olympien.

J'avais moi même utilisé cette attaque spécifique de notre clan il y avait quelques instants de cela. C'était bien un combat de Uchiwa. J'évitai de justesse la gigantesque boule de feu en me jetant sur le côté, sentant sa chaleur infernale sur mon visage.

C'est dans ce moment de faiblesse de mon frère, fatigué par l'attaque phénoménale à laquelle il venait de recourir que je perçus une ouverture, et repartis à l'attaque, le sabre à la main.

* Maintenant. * Me dis-je, le cœur battant si fort que je crus qu'il allait me rompre la poitrine.

A une vitesse fulgurante, assoiffé de vengeance, je précipitai ma lame sur lui, dont je ne sus comment il procéda pour la saisir entre ses doigts dont coula un filet de sang aussi écarlate que la couleur de nos pupilles. Nous restâmes ainsi, face à face, durant un instant qui me sembla une éternité, avec le silence impérieux qui caractérise les ennemis de toujours, silencieux, immobiles, chacun de nous deux se tenant prêt à l'attaque.

C'est alors que je sentis son poing venir vers mon visage. Alerté du danger, je me penchai en arrière pour éviter l'attaque. Ce fut ce qui causa ma perte. L'erreur la plus monumentale que je puisse faire.

Derrière moi se trouvait en réalité un clone d'ombre, qu'à défaut de voir je n'avais pu sentir, et qui s'empara de mon bandeau et le jeta au loin avant de disparaître en fumée. Je me redressai, terrifié, réalisant que ma seule et unique protection contre les yeux de mon frère n'était plus. Je voulus les fermer, tentant d'échapper à ses funestes pupilles, mais il était trop tard. Ce que je redoutais le plus était arrivé. J'étais pris au piège par son regard.

" Tu es aussi stupide qu'avant, mon frère. Croyais-tu vraiment qu'un simple bout de tissu pourrait te protéger? Croyais tu vraiment que cela serait suffisant? " me dit-il, en me saisissant par la gorge.

Il en profita pour me donner un coup dans le ventre, me faisant cracher le peu de sang qu'il devait encore rester dans mes veines, et poursuivit, en dévoilant l'illusion qu'il avait préparée:

" Je le reconnais, tu es fort. Très fort même. Mais tu peux encore aller plus loin. Le jour où ta force


Dernière édition par le Jeu 8 Nov - 23:19, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedDim 14 Oct - 23:16

dépassera la mienne, tu me tueras. "

Il se tut un instant, me laissant réaliser que j'étais attaché à une croix. J'étais dans un monde chaotique contrôlé par mon frère, une dimension funeste où là lune dégoulinait de sang, où tout était noir, d'un noir comme la mort. Et devant moi se tenaient des milliers de répliques de mon frères, chacune armée d'un sabre.

" Cela me fatigue de devoir faire cela à chaque fois, mais puisque c'est la seule façon pour que tu comprennes... Cette fois-ci, je te préviens, ce sera encore plus douloureux que de voir mourir sans cesse nos parents. Puisque tu es devenu aussi fort que moi, tu vas goûter à mon Tsukuyomi. Pendant 72 heures, je vais te transpercer le corps. Ne tente rien de stupide ni d'inconsidéré, tu ne pourras pas t'échapper d'ici. Sache que si tu continues dans cette voie, tu me tueras. Alors dépasse moi, comme je te l'ai dit, petit frère. "

Sur ce, il m'enfonça son sabre dans le ventre. J'avais beau tenter de me dégager, me débattre comme un diable, crier, hurler aussi fort que je le pouvais, rien n'y faisait. Cette interminable et douloureuse illusion ne prenait pas fin.


Tandis que Sasuke gisait sur l'herbe ensanglantée, inconscient, subissant une des pires illusions de son frère, celui-ci, soufflant enfin, -car son cadet lui avait donné du fil à retordre, il devait bien l'avouer- il remit son chapeau de paille et rejoint Kisame qui l'applaudissait, son éternel sourire narquois aux lèvres.

" C'était un beau combat, fit le requin. Dommage qu'il se soit fait avoir. D'ailleurs, ça te ne ressemble pas, de faire ce genre de coup bas. "

Itachi le dévisagea un instant, puis, épuisé, détourna ses yeux écarlates vers le ciel, et répondit, impassible:

" ...Il est près du but, mais je ne vais pas le laisser me tuer maintenant, alors que sa force peut encore croître. Ce serait stupide, du pur et simple gâchis. "

" ...Ou bien, poursuivit son co-équipier, c'est juste que tu ne peux pas encore mourir... "

Le ninja, aussi mystérieux qu'à l'accoutumée ne répondit pas, et fit à son co-équipier, se remettant en marche:

" Viens. Ce que nous cherchons n'est pas sur cette île. Partons. "

Kisame remit alors son large sabre sur ses épaules et le suivit, docile, jetant un dernier regard au petit frère d'Itachi, à demi-mort, allongé sur l'herbe, le corps couvert de blessures.

C'est dans cet état que quelques heures plus tard, les membres de la milice le retrouvèrent, affolés.
Ils l'avaient allongé sur un futon qu'ils avaient placé dans son bureau, et attendaient dans la salle de repos, tous nerveux, le temps que Tomoyo l'examine.

" Tout ce que nous pouvons faire à part soigner ses blessures, fit la princesse avec désolation à Ai et Tsukiyo qui étaient restées au chevet du jeune homme, c'est attendre qu'ils se réveille et espérer qu'il s'en remettra vite. Car la plaie qui mettra le plus de temps à disparaître est celle qu'il a au cœur. "

Sur ce, elle salua les deux jeunes filles, puis l'ensemble des ninjas et retourna au palais, suivie par Sôma, qui elle aussi, s'avoua qu'elle se mourait d'inquiétude pour lui.

* Cette princesse est une idiote, pensa Tsukiyo, tandis qu'elle essuyait les larmes de Ai qui ne cessaient de couler. On peut toujours faire quelque chose. *

Elle prit dans ses bras son amie, et espéra, espéra de toutes ses forces qu'il se réveillerait au plus vite.


Trois jours après ma défaite, je me réveillai en sursaut, criant de toutes mes forces, les yeux embués de larmes. Je devais être dans un état proche de la folie, le corps et l'esprit meurtri après avoir subi tant de douleur. Lorsque je me rendis enfin compte que je n'étais plus prisonnier de l'horrible illusion de mon frère, pourtant très faible, je me mis à rire nerveusement, sans comprendre pourquoi, c'était un rire fou, incontrôlable. Je ne contrôlais plus mes émotions. J'étais en plein délire.

En me laissant retomber sur le matelas, je distinguai dans le flou deux personnes près de moi. Tsukiyo et Ai, dont celle-ci se jeta sur moi, tandis que l'autre semblait encore choquée de m'avoir vu rire de la sorte et dut se demander, bien que soulagée de me voir réveillé si je n'étais pas devenu complètement cinglé.

J'avais crié si fort que tous les membres de la milice, alertés par mon réveil se précipitèrent dans la pièce, et, étreint par Ai et entouré par tant de personnes, je crus bien que j'allais étouffer. Tsukiyo, qui avait toujours eu comme un sixième sens, un instinct maternel envers moi s'en rendit compte immédiatement, et les fit sortir. Je n'étais qu'à moitié conscient, mais, cessant enfin de rire car je manquais d'air, ayant déjà du mal à respirer, j'étais heureux que ce calvaire ait pris fin, heureux de les retrouver tous enfin, mais si affaibli que je ne pus lutter contre la fatigue et me rendormis aussitôt, toujours serré par Ai. Mais pour rien au monde je n'aurais voulu qu'elle me lâche.

Je ne rouvris les yeux qu'un jour plus tard, remarquant avec une gratitude infinie que les deux filles étaient restées à la même place à veiller sur moi, durant tout ce temps. Ai ne me serrait plus dans ses bras mais me fit boire un peu de thé. Cela faisait une éternité que je n'avais ni mangé ni bu et je sentis lentement le liquide brûlant couler dans ma gorge.

Une fois que je fus à peu près remis, j'eus droit à l'interrogatoire et à la réprimande de ma vie de la part de mes ninjas. Je dus tout leur expliquer de A à Z, qui était l'homme qu'ils avaient vu, pourquoi je leur avais interdit de le regarder, allant même jusqu'à leur raconter une partie de mon passé. Mais mon nom, qu'ils avaient déjà entendu pourtant, prononcé par un de mes serpents, je ne le leur rappelai pas, espérant qu'ils l'avaient oublié.

" On me recherche, leur avais-je dit. Alors je vous demande d'oublier définitivement tout ce que je viens de vous révéler, jusqu'à mon nom, si jamais vous vous en rappelez. Tout cela pourrait me mettre en danger. "

Mais même si je m'étais réveillé, la vie n'en était pas d'autant plus rose. C'en était même le contraire.
A chaque fois que je perdais contre mon frère, je perdais également la raison. Oui, à chaque fois, c'était pareil. Je saisissais un kunai et en posai la lame noire sur ma peau.

* Je suis las de souffrir. Cet homme a détruit ma vie. Je n'ai plus de raison de vivre si je ne peux pas le tuer, me répétai-je sans cesse. Jamais je ne pourrai le battre. *

Mais dès que la pointe de l'arme effleurait mes veines, j'étais comme retenu par l'appel de ces âmes, celles de tous les membres de mon clan; c'était comme si ces centaines de personnes criaient dans le sang qui bouillonnait dans mes veines, le sang des Uchiwa, furieux, qui m'appelaient à la vengeance.

Alors, me résignant, je jetais le poignard à l'autre bout de la pièce et allais m'entraîner.

La fête de l'Obon* que nous célébrions à cette époque de l'année n'arrangeait pas mon cas. Au contraire, elle ne faisait que me rappeler, comme tous les ans, que j'avais encore échoué. Si Ai, Tsukiyo et les autres n'avaient pas été là, je ne sais comment j'aurais fait pour ne pas devenir fou.

Mais la vie continuait. L'automne arrivait pas à pas, et avec lui, mes dix-huit ans, ajoutant une année de plus depuis ce jour funeste où mon frère massacra le clan. Ce frère que je n'avais toujours pas tué.





BONUS: Le démon du Japon.

Avant Fye, on a donné à Kurogane bien d'autres surnoms. Et celui-ci était le plus répandu.

Alors qu'il faisait quelques courses en ville, déguisé en simple paysan, (les membres de l'élite du Japon devant rester à tout prix inconnus de la population) une échoppe d'estampes attira l'attention de notre ninja. Il s'en approcha de plus près et contempla les oeuvres exposées, peintes d'une grande finesse à l'encre de chine, représentant chacune une personne connue ou une figure emblématique de la mythologie japonaise. C'est alors que l'une d'elles attira son attention. Il saisit la feuille de papier de riz, et, silencieux, regardait fixement le dessin qui y était représenté.

A première vue, c'était le portrait d'un jeune homme. Ou plutôt, d'une forme noire qui y ressemblait, se dessinant dans la lumière de la lune. La seule chose que l'on pouvait distinguer chez lui était ses yeux rouges et perçants, formant un contraste avec la noirceur du reste de son corps. Rouge et Noir, les couleurs du chaos. On aurait dit un démon. Et en y regardant de plus près, il en était sûr à présent, ce mystérieux ninja n'était autre que lui.

Intrigué, il plaqua l'œuvre devant les yeux du vendeur et demanda avec empressement:

" Qui est-ce? "

A ces mots, l'homme, surpris, écarquilla les yeux.

" Quoi? Vous ne savez pas? "

Sasuke ne répondit pas, ce qui témoignait que la réponse était non. Alors, le vendeur déglutit difficilement, et après s'être assuré que personne ne les écoutait, il avoua, à voix basse:

" Pourtant, c'est une rumeur assez répandue dans la région, et ça depuis plusieurs mois... "

Cette phrase n'attisa que plus la curiosité de notre ninja qui se demandait ce que l'on pouvait bien raconter sur son compte.

" Je n'ai pas le temps d'écouter les ragots. " Prétexta-t-il.

Les paysans étant très occupés à cette époque de l'année, le vendeur ne sembla pas trouver cela anormal et poursuivit, sur un ton encore plus bas:

" On l'appelle le... Le Démon du Japon. "

* Ca sonne plutôt bien... * Pensa le ninja, amusé.

L'homme fit signe à Kurogane de se rapprocher, comme pour lui faire part d'une confidence et déclara:

" Il est interdit d'en parler, car cela effraye la population, mais je vais tout de même vous le dire. "

Orgueilleux comme il était, notre ninja était le meilleur public que le vendeur puisse avoir. D'ailleurs, le pauvre homme ne se doutait pas que le démon en question se tenait debout face à lui, l'écoutant raconter sa propre légende.

" On raconte, commença-t-il, que ce jeune homme est le guerrier le plus dangereux du pays. Il est tellement fort qu'on le soupçonne d'être un démon sorti de l'enfer, et c'est là d'où provient son surnom. "

Un sourire narquois se dessina sur le visage de Kurogane. Il écoutait ce récit avec délectation, en se disant "modestement" qu'il n'en demandait pas tant...

" On ne sait pas exactement pour qui il travaille, poursuivit l'homme, mais à mon avis, le seigneur qui l'engage ferait mieux de se méfier avant de se faire renverser. Il paraît que ses yeux sont rouges comme le sang de ses victimes et que quiconque a le malheur de croiser son regard devient fou. Mais ce n'est pas tout. "

Sasuke, bien qu'il soit flatté manqua de peu de s'étouffer de rire. Il était vrai qu'il pouvait rendre n'importe qui fou avec ses pupilles, mais là, il trouvait que la caricature était poussée trop loin. Il s'étonna du pouvoir du bouche à oreille mais, amusé, laissa le vendeur terminer:

" On raconte aussi qu'il manie le sabre à la perfection et qu'il est impossible de le vaincre. Il est vêtu d'une armure étrange semblant provenir d'un pays lointain et un masque sous lequel il dissimule son visage... "

En bon acteur, le jeune paysan prit un air grave, (Alors qu'en vérité son orgueil était à son paroxysme) et dit alors, pensif:

" Je vois... Je vais vous le prendre. "

Il paya le dessin et s'en alla ravi, bien décidé à l'afficher en grand sur le mur de la salle de repos du Qg, après l'avoir bien sûr montré à tous.

Quelques jours après son arrivée, la belle Tsukiyo, au cours d'une mission, apprit l'anecdote. En plein combat, le masque de Kurogane virevolta et se brisa sur le sol, suite à un coup de sabre de son adversaire qu'il avait évité de justesse. Furieux, il mit son ennemi à terre, et avant de pouvoir lui donner le coup de grâce, le pauvre homme s'écria, terrifié:

" Le... Le... Démon du... Japon!! "

Hors de lui, Sasuke lui trancha la tête, mais il était trop tard. Sa "jeune sœur" avait tout entendu, il le savait; cependant, elle fit comme si de rien n'était et n'en reparla aux autres qu'une fois qu'ils furent rentrés.

" Tout à l'heure, dit-elle, un homme a appelé le chef "Le Démon du Japon". Qu'est-ce que c'est que cette histoire? "

Les membres de l'élite se regardèrent en souriant. Par chance, Kurogane était absent à ce moment là, parti faire son rapport à la princesse Tomoyo, ce qui laissait l'occasion aux ninjas de pouvoir s'amuser un peu à ses dépends.

" Eh bien..., fit Ikki, c'est assez amusant comme histoire. "

Haru se leva et poursuivit, en prenant un air de vieux conteur fou:

" Parfois, aux alentours de minuit, lorsque le monde est plongé dans le noir, on peut voir l'ombre d'un ninja se dessiner dans la lumière de la lune et... "

Mais malheureusement pour lui, ne le laissant même pas mettre fin à sa phrase, ennuyée, Tsukiyo l'arrêta:

" Je ne te demande pas de me raconter une légende pour effrayer les gamins, fit-elle, je veux juste savoir pourquoi on l'appelle comme ça. "

Kyo, qui jusque là n'avait pas dit mot, trop occupé à jouer avec les mèches noires de la jeune fille déclara, l'air désintéressé:

" Et ben pour résumer, c'est juste que le Chef -mais ça on le savait- effraie pas mal de monde... Disons qu'il est assez populaire... Alors les gens lui ont donné ce surnom... Personnellement, je trouve que Kuro-toutou lui va beaucoup mieux! "

Cette remarque provoqua un fou rire général. Un peu plus tard dans la soirée, lorsque Kurogane revint du palais, il ne trouva pas cette fois-ci, à sa grande surprise, ses ninjas en train de jouer aux cartes, mais qui le regardaient fixement, ce qui le gêna tout de suite:

" Hem... Quoi? Qu'est-ce que j'ai?, s'affola-t-il. Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça? "

Alors, Tsukiyo se leva, et, contenant un fou rire, déclara:

" Oh, rien, je t'ai juste trouvé un nouveau surnom, ONI*-SAN! "

(* Ici, Tsukiyo fait un jeu de mots avec "Oni" qui en japonais signifie démon, et "(O)nii-san", "grand frère", donc, "Oni-san" veut dire littéralement "Mr le démon", mais en faisant le jeu de mots ça donnerait quelque chose comme "mon démon de grand frère".)

A ces mots, l'expression de Kurogane passa soudainement de la surprise à l'envie flagrante de tous les massacrer.

" Parfait, lança-t-il, sceptique. Qui lui a raconté ça, que je le réduise en miettes?! "

Ce jour là, il n'y avait pas d'entraînement, et pourtant, à ces mots, les membres de la milice, riant aux larmes, prirent leurs jambes à leur cou afin d'échapper au démon qui terrorisait un pays entier, qui à première vue n'avait pas l'air si dangereux que ça.


(Le petit mot de la fin) Ressemblance.

Kuro: Itachi, je vais te tuer!
Itachi: ...C'est ça, cours toujours... T_T
Kisame: Hihihihi xD
Kuro: Y'a quoi de drôle? ¬¬
Kisame: Itachi, depuis que ton petit frère a de grandes cernes sous les yeux, on dirait deux copies conformes.... Hihihi xD
Itachi: Ce soir... Ce sera poisson grillé. T_T
Kuro: Attends je vais t'aider!!
(Ils ont finalement trouvé un terrain d'entente... '¬¬)


Lexique:
Obon: Fête des morts au Japon, célébrée en Août.



Allez, courage chers lecteurs, plus que 4 chapitres à tenir! xD (Et oui, j'en prévois 13, il fallait bien que le nombre de chapitres soit un chiffre spécial... En espérant que vous ne vous lassez pas!) Rendez vous au prochain chapitre, "La marque". Vous découvrirez les pouvoirs malfaisants du mystérieux tatouage qu'il y a dans sa nuque! Il paraîtra aux alentours d'Halloween, l'anniversaire de notre héros! (Un gars comme lui ne peut être né que le jour d'Halloween, non?)


Dernière édition par le Jeu 8 Nov - 23:19, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedJeu 8 Nov - 23:15

Un magnifique cobra violet se glissa lentement par la mince ouverture du shôji qui menait à la salle où le seigneur de Suwa se trouvait en sifflant. L'homme, qui était occupé avec les affaires de son fief regarda l'animal entrer dans la pièce avec horreur. Car cette espèce de reptile n'était signe de la présence que d'une seule personne.

Alarmé et terrifié, le seigneur de Suwa voulut sortir de son bureau. Mais il était trop tard. Les ninajs de l'élite avait encerclé le bâtiment depuis plusieurs minutes déjà, et avaient plongé le château dans une noirceur glaciale. Plus une once de lumière ne passait à travers les écrans, couverts de longs draps noirs.

Suwa entendit le serpent se rapprocher. Pétrifié de terreur, impuissant et aveugle dans une telle pénombre, il n'avait plus la force de crier. Comme si le jeune ninja qui avait mis sa main sur la bouche et la lame de son sabre sous la gorge du seigneur l'avait réduit au silence par sa seule présence.

Le reptile, attiré par son invocateur s'enroula affectueusement autour de lui, laissant sa tête près de sa nuque, et regardant avec des yeux rieurs le seigneur. Le ninja murmura, d'un voix rauque, dans l'oreille de l'homme qui tremblait de tous ses membres d'une peur comme jamais il n'était possible d'en avoir:

" Suwa, sais-tu que tu commences sérieusement à m'énerver, à tenter de trahir l'impératrice, comme ça? Ca me fatigue de devoir à chaque fois courir après toi ou ta fille... A force, je vais perdre patience... Et tu nous connais, Tomoyo-hime et moi, Suwa... Il ne faut surtout pas nous pousser à bout. "

L'homme, qui avait si peur qu'il en avait des sueurs froides voulut se dégager, mais le ninja resserra son étreinte, l'empêchant de faire le moindre geste.

" N'essaie pas de t'échapper, ton château est sous le contrôle de mes ninjas. Alors maintenant Suwa, tu vas m'écouter attentivement. Rend-LE ou bien je te tue sur le champ, et compte sur moi, ta fille sera la suivante. "

Le seigneur fit non de la tête, ce qui ne fit qu'augmenter la froideur du ton du chef de la milice.

" Vous êtes bien têtus dans la famille, ça on peut le dire. Mais comme je l'ai déjà dit à ton écervelée de fille, j'adore les défis, Suwa... Et te torturer pour te faire parler ne sera pas un problème... Je suis capable de choses plus horribles et plus terrifiantes que ce que tout ce que tu as pu voir dans tes pires cauchemars, alors je te conseille de me dire où IL est, ou je te jure que je n'irai pas de main morte avec toi. "

Il marqua un bref temps de silence puis avoua, les yeux clos:

" Sache que je ne laisserai personne se moquer impunément de ma princesse et de mon impératrice comme tu le fais. "

Sur ce, Sasuke retira sa main qu’il avait posée sur la bouche du seigneur afin de le laisser parler, mais ne lui rendit pas pour autant sa liberté de mouvement. Suwa déglutit difficilement, et, en soupirant, déclara :

" Très bien. J’abandonne. Mais laisse moi au moins appeler quelqu’un. "

L’homme prit une grande respiration, puis cria de toutes ses forces :

" Yûko ! Viens ici ! "

Une jeune fille, sans doute une servante du château arriva en courant. C’était une des rares seules qui n’avaient pas été ligotées par les ninjas de la milice. A la vue de son seigneur, le sabre du ninja sur la gorge, l’enfant cria de surprise, mais vite rappelée à l’ordre par son maître qui, d’une voix de glace lui ordonna :

" Yûko, tu vas m’écouter très attentivement et conduire cet homme à la salle des trésors où est rangé ce que tu sais. "

La petite servante s’inclina docilement, et fit signe à Kurogane de la suivre. Mais le ninja n’était pas dupe. Avant de prendre la peine de relâcher Suwa, il dit doucement, en levant les yeux :

" Tsukiyo, occupe toi de lui pendant que je vais LE chercher. "

Sa cadette, cachée au plafond, descendit en un geste gracieux et prit sa place.

" Compte sur moi. Tu peux y aller. " Dit-elle.

Kurogane rangea doucement son sabre et suivit la jeune fille dans les sombres couloirs du château.

* Moi, j’y vois… Mais elle ? Comment une simple servante peut-elle voir dans une telle pénombre ? Méfions nous… * Pensa-t-il.

Après la traversée de longs et interminables couloirs, ils arrivèrent enfin devant une large porte qui était l’entrée de la salle des trésors. Yûko l'ouvrit doucement, non sans difficulté, l'objet étant très lourd, et provoquant un horrible grincement qui sembla transpercer les tympans du ninja, doté d'une ouïe très fine. Cela fait, la servante invita Kurogane à entrer. Le jeune homme, sur ses gardes, vérifia tout d’abord qu’il n’y avait de piège nulle part. Mais il n’y en avait pas la moindre trace. L’honnêteté de la jeune fille semblait bien réelle, mais il n’était toujours pas décidé à lui faire pleinement confiance. Il ne faisait pleinement confiance qu’à lui-même.

La salle était spacieuse, pour ne pas dire immense, et débordait de richesses. La pièce elle-même semblait faire partie intégrante du trésor. Les écrans, couverts de motifs compliqués peints à l’encre de chine étaient faits de bois précieux, et les nattes au sol d'une couleur si éclatante qu'elles semblaient n'avoir jamais été effleurées par le moindre pied. Un vrai délice pour les yeux.

La petite servante s’avança, ne s’arrêtant qu’au centre de la grande salle, et sembla hésiter un instant. Où était-IL rangé, déjà ? Il n’était pas facile de retrouver quelque chose parmi cet amoncellement de trésors. Enfin, elle s’approcha d’un petit tas près d’elle, chercha un peu et en tira enfin ce pourquoi les ninjas étaient venus. Le miroir de la princesse Tomoyo.

A première vue, ce n’était qu’un simple miroir de forme circulaire. Mais en réalité, ce n’était rien de cela. Il était l’objet dans lequel la princesse plaçait près de la moitié de ses pouvoirs. Avec, le seigneur de Suwa aurait pu mettre le pays entier à sa merci. Et c’est pour cela qu’il relevait de l’urgence de le récupérer. A tout prix.

La jeune fille tendit le miroir au ninja qui s’en empara à l'instant, sans même lui laisser le temps de prononcer les formules de politesse. Tandis qu’il le rangeait, après l’avoir enveloppé soigneusement dans un morceau d'étoffe qu'il avait pris dans la salle sans se gêner, la petite servante s’approcha de lui et lui prit l’épaule. Juste à l’endroit où se trouvait son mystérieux tatouage, la marque maléfique dans sa nuque, le sceau d’Orochimaru.

« Au revoir, monseigneur, lui dit-elle, avec un sourire malicieux qui ne présageait rien de bon. Revenez nous voir bientôt. »

Sur ce, elle lui fit signe de passer avant elle et ferma doucement la porte de la salle derrière eux qui provoqua le même raffut que précédemment.

Leur mission accomplie, tandis que Kurogane et les autres ninjas rentraient à la milice, celui-ci eût un mauvais pressentiment. Sa marque le démangeait.


Chapitre 10 : La marque.

Lorsque nous rentrâmes à la milice, le soleil était à peine levé. La mission avait eu lieu de nuit pour plus de discrétion. Celle-ci fut un franc succès; Tomoyo nous félicita comme il se devait, et nous promit en riant qu'à l'avenir on ne lui déroberait plus son miroir.


Ayant un peu de temps libre, (et cela vous le savez ne m'arrivait guère souvent) j'allai dans mon bureau, m'installai devant la table basse où j'avais l'habitude de travailler, pris une feuille, un pinceau, de l'encre, et commençai à peindre. Quand j'en avais le temps, j'aimais m'adonner à ce genre d'occupations. Je laissais le pinceau glisser sur le papier, traçant des signes ou dessinant simplement.

Mon sharingan était très utile pour reproduire tout ce que je voyais; et sans son utilisation, je dois l'admettre, je n'avais pas beaucoup de talent. J'étais plus doué à l'épée qu'au pinceau, alors il me suffisait de laisser ma pupille faire le travail. J'obtenais toujours d'excellents résultats.

Tandis que je me relaxais, j'entendais les rires et les exclamations de mes ninjas à travers le shôji. Ils devaient encore jouer aux cartes, pensai-je. C'est alors que Tsukiyo entra. Elle se glissa tel un félin derrière moi et regarda par dessus mon épaule ce que je dessinais.

Alors qu'elle s'apprêtait à me dire quelque chose, soudain, elle sursauta. Elle venait d'apercevoir que l'animal qui figurait sur la papier se trouvait au sol et s'approchait dangereusement d'elle. Une couleuvre aux écailles violacées.

" Je t'interdis de la mordre. " Dis-je au serpent, sans même me retourner.

" Fais partir ce truc ou je déserte!!!! " Fit Tsukiyo, furieuse.

Je soupirai et congédiai le reptile. Je n'avais pas eu le temps de finir mon dessin. Soulagée, elle prit une grande respiration, puis poursuivit, hors d'elle:

" Je me demande comment fait Ai pour supporter ces trucs là! Il y en a partout! Tu leur parles, tu les dessines! Non mais tu es serpentphile ou quoi? Un chien qui aime les serpents! On a jamais vu ça! "

Je posai mon pinceau, fis disparaître mon sharingan et répondis, irrité, en lui lançant un regard noir:

" Je n'aime pas particulièrement les serpents mais on m'a appris à les invoquer alors je le fais. Je n'avais rien d'autre à dessiner. Ca te pose un problème? Et je ne suis pas un chien. Et le mot serpentphile n'existe pas."

Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. M'énerver l'amusait toujours autant. Elle s'empara de mon dessin et dit, en le regardant longuement:

" Joli dessin. Bien que tu triches avec tes pupilles... C'est plutôt pratique, je dois l'avouer. Bon, si monsieur a fini de nous faire son numéro de l'éternel associable, peut être pourrait-il nous faire l'honneur de venir jouer avec nous? "

Je fis la moue. C'était bien la dernière chose à laquelle je songeais.

" Non, je n'ai pas envie. (à cet instant, elle voulut me couper la parole mais je repris:) Et je te vois venir, te servir de Ai comme argument ne fonctionnera pas, cette fois-ci. "

J'aurais du pourtant savoir qu'elle trouvait toujours le moyen de s'en servir. Malgré cette réponse de ma part, Tsukiyo ne se découragea pas pour autant. Au contraire: à ces mots, son sourire parut atteindre ses oreilles. Cet air malicieux signifiait qu'elle avait une idée pour me faire sortir de là.

" Ou bien, reprit-elle, en me prenant l'épaule, c'est que tu as peur de perdre contre moi... Que va dire Ai quand elle va apprendre que son beau, grand, et fort Kurogane a peur de perdre à un simple jeu de cartes, heiiin? "

Ces mots réveillèrent ma fierté. Elle avait mis dans le mille. Je ne résistais jamais à ce genre de provocation, et elle était bien placée pour le savoir. Je me levai d'un bond, et, la prenant par le col, déclarai, furieux:

" Je te prends quand tu veux! "
Nos yeux, les miens écarlates, et les siens d'un vert pur semblaient se lancer des éclairs.

" C'est parfait, dit-elle. Mais ce ne sera drôle qu'à une seule condition. Celui qui perdra la partie sera de corvée à la maison pendant une semaine! Cuisine et ménage compris! "

Jamais je ne pourrais la laisserais gagner. J'esquissai un sourire énervé et répondis:

" Quand tu auras perdu, j'irai demander à Tomoyo de te faire un joli tablier rose pour faire la poussière... "

" On verra bien qui le portera." Dit-elle, aussi sûre d'elle que je l'étais de moi même.

Chacun de nous, avec la rage de vaincre prit place parmi les kunoichi agglutinées sur les nattes, dans un coin de la grande salle. Les garçons étant à l'entraînement (arrêtez de dire que je ne suis qu'un gros sadique enfin, puisque je vous répète que c'est pour leur bien), j'étais le seul homme parmi elles. Mais cela ne me dérangeait pas. Assis à côté de Ai, j'étais très bien là ou j'étais. Sans plus attendre, nous commençâmes la partie.

A chaque manche perdue, nous devions retirer un vêtement. La partie semblait équilibrée, et nous perdions à tour de rôle, mais Tsukiyo portant beaucoup plus d'habits que moi, j'avais une impression d'injustice que j'avais du mal à supporter. Je m'arrangeais pour enlever en priorité les accessoires que j'avais, et mes gants, ma ceinture, mes chaussures et mon armure y passèrent. Au stade de la partie où nous étions, il ne me restait plus que mon marcel et mon pantalon noir, et Tsukiyo son débardeur et sa jupe. La partie était très serrée.

Les filles nous encourageaient aussi bien l'un que l'autre, de façon à ne pas faire de jaloux, mais nous étions trop concentrés sur la victoire pour y prêter attention. Cette manche serait décisive: l'un de nous devrait enlever le haut.

Nous jetâmes nos cartes. Moi, rien qui puisse me faire gagner, et elle, une suite. J'avais perdu. Elle était douée à ce jeu. Dégoûté, je lançai un regard désespéré à Ai, tout en sachant qu'elle ne pouvait rien pour moi et que j'avais juré sur mon honneur de battre celle que j'appelais ma petite sœur; je n'avais donc aucune échappatoire et me résignai. J'attrapai mon marcel par le bas et le retirai en le faisant passer au dessus de ma tête. C'est là que mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ce fut comme si une violente décharge, partant de ma marque me parcourait tout le corps. Je poussai un cri de douleur, et tombai sur le sol, la main sur ma nuque, sous les yeux affolés des kunoichi qui ignoraient ce que j'avais.

Sur le chemin du retour de la mission, j'avais eu un mauvais pressentiment et j'avais eu raison; la veille, ma marque me démangeait, aujourd'hui, elle me faisait souffrir comme jamais. Cela faisait depuis mes 15 ans que je n'y avais plus eu recours, même pas pour mon combat contre mon frère tant j'étais décidé à lui prouver ma valeur, et me dis qu'il était peut être normal que le maléfice se réveille après tout ce temps; mais lorsque je tentai de la contenir, je découvris avec effroi que je n'avais plus aucun contrôle sur elle. Plus j'essayais de l'arrêter, de l'empêcher de se répandre sur mon corps et plus je souffrais; Elle m'envoyait d'incessantes et douloureuses décharges comme au premier jour où Orochimaru me l'avait apposée.

Hikari, qui était le médecin en chef de l'élite se précipita sur moi, tentant de découvrir ce qui me faisait souffrir, tandis que je me débattais comme un diable, retenu par les garçons que Ai avait appelés à la rescousse. Je ne leur avais jamais parlé de ce tatouage et il était normal qu'ils fussent totalement désemparés. Tsukiyo ordonna alors qu'on aille chercher Tomoyo-hime, qui était sans doute la seule à pouvoir faire quelque chose. Ai y courut sans plus attendre. Quant aux autres ninjas, ils me ramenèrent chez moi.

Une fois arrivés là bas et que je fus allongé sur un futon dans ma chambre, Tsukiyo jeta brusquement tout le monde dehors avec ces mots:

" Je vous remercie de votre aide, je vais me débrouiller maintenant. Retournez à la milice. "

Une fois cela fait, elle resta près de moi le temps que la princesse arrive. Elle déposa une serviette d'eau
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedJeu 8 Nov - 23:17

fraîche sur mon front, et me dit doucement, pensive:

" Je t'en prie, essaye de te reposer, même si je sais que tu souffres... "

* Mais qu'est-ce qu'il peut le faire tant souffrir? * Murmura-t-elle.

La princesse arriva en courant en compagnie de Ai qui était partie la chercher, et, nerveuse, mais tentant de garder son calme, s'excusa de son retard. Elle s'agenouilla près de moi et commença à m'ausculter. La douleur s'était arrêtée un instant, et, essoufflé, je tentais de reprendre ma respiration tandis que je la laissais faire. Elle se tourna vers les deux kunoichi, les seules qui d'après elle étaient aptes à s'occuper de moi et dit, d'un air très sérieux:

" Racontez moi ce qui s'est passé. "

Ai, qui une fois de plus était sur le bord des larmes (et la voir pleurer si souvent par ma faute me brisait le cœur) lui raconta tout, du début à la fin de la partie. Elle avait une excellente mémoire, et Tsukiyo et moi étions étonnés du nombre de détails dont elle se souvenait, nous qui n'y avions pas même fait attention. Tomoyo, restant de marbre jusqu'au bout aquiesça plusieurs fois, puis posa de nouveau sa main sur mon front, pensive. Elle jeta un coup d'œil à ma marque. A cet instant, elle avait l'air inoffensive, mais prit soudainement une couleur orange vif et recommença à me faire souffrir. Les trois filles avaient compris.

Ni une ni deux, la princesse mit sa main sur ma marque et la douleur se calma instantanément.

" C'était donc cela contre quoi il luttait... " Dit Tsuki, l'air préoccupé.

" Qu'est-ce que c'est? " S'enquit Ai.

"Une marque maléfique. " Répondit la princesse.

Elle était la seule à tout savoir de ce tatouage, dont le fait qu'il n'avait pas pour habitude de me faire souffrir; c'en était même le contraire, autrefois il me donnait une force sans limites, aujourd'hui il était l'objet de mon malheur. Une fois de plus, Tomoyo se tourna vers les deux filles, et dit:

" Venez. Laissons-le se reposer. "

Elles sortirent de la pièce et commencèrent à discuter; et moi, à demi conscient, les entendais parler à travers le shôji, comme des voies lointaines issues d'un monde différent dans lequel j'étais plongé.

" Quelqu'un l'a-t-il touché à cet endroit là la nuit dernière, en particulier quelqu'un qui saurait se servir de la magie? " demanda la princesse, sûre d'elle.

Ai répondit, tout aussi sérieuse qu'elle:

" C'est à Tsukiyo qu'il faut demander ça. Je n'ai pas beaucoup été à ses côtés durant la mission. "

Tsukiyo ne répondit pas. Ce type de silence était chez elle le signe d'une profonde réflexion. Elle chercha dans sa mémoire, retourna tous ses souvenirs et soudain s'écria, faisant sursauter Ai et la princesse:

" A un moment le chef s'est fait escorter seul par une servante pour aller chercher ton... votre miroir dans la salle des trésors du seigneur. Et elle avait l'air assez louche d'ailleurs, cette fille... "

A ces mots, j'ouvris les yeux, relevai mon buste et dit avec difficulté, ce qui les fit tout de suite revenir:

" Elle a mis... sa main sur... ma nuque. A l'endroit de... "

" Ne parle pas, me dit Tsuki. Repose toi. Il faut que tu reprennes des forces. "

Quant à Ai, elle m'embrassa sur le front en signe de compassion. Les trois filles se rassirent, puis, Tomoyo poursuivit, en faisant apparaître du thé.

" Dans ce cas, c'est clair, dit-elle, en servant à chacun de nous une tasse remplie du liquide brûlant. Cette servante devait sans doute être la prêtresse du fief, et... elle a du lui jeter une malédiction. "

" Mais les prêtresses ne sont elles pas censées assurer la protection du fief, et ne pas se servir de la magie noire? "Demanda Ai.

" Et bien..., répondit Tomoyo. Vous savez comme moi qu'il ne vient rien de bon de la région de Suwa ces temps-ci... Il va falloir que grande sœur s'occupe de ce problème. "

Nous pensâmes tous les quatre à la grande impératrice Amaterasu, qui punirait le seigneur comme il se devait, majestueuse, en armure sur son cheval blanc, ses fins cheveux noirs volant au vent. Je ne pus m'empêcher de râler. Le fait que Tomoyo dusse compter sur sa sœur m'agaçait, moi qui pensais qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Mais c'était l'empire d'Amaterasu et pas le sien, et je me devais de respecter cela.

" Tomoyo, dis-je d'une voix faible, c'est donc à cause de cette fille que j'ai perdu tout contrôle sur ma marque? "

La princesse hocha de la tête d'un air triste et prit une gorgée de thé, silencieuse.

" ... Et... Tu as... une solution? " Demandai-je.

Elle leva ses grands yeux violets vers moi et répondit:

" Malheureusement, je ne puis que calmer ta douleur, car tu sais comme moi que les sceaux n'ont plus aucun effet sur ton tatouage. Du moins, tu as brisé celui que ton professeur t'avait apposé, et je crains que le maléfice de la prêtresse de Suwa ne m'empêche de toutes façons t'en faire un autre. "

" Il n'y a donc aucun moyen?, repris-je, l'air sombre. Je n'aurai plus jamais aucun contrôle sur cette marque et serai condamné à supporter les douleurs qu'elle m'afflige jusqu'à ce que cela veuille bien s'arrêter?! "M'écriai-je, furieux.

Dans un accès de colère, sans m'en rendre compte, je m'étais levé, et Ai s'empressa de me faire asseoir. Tomoyo posa sa tasse, se leva, et dit, d'un air désolé:

" Je crains bien que oui. "

Je fermai les yeux, tentant de me calmer. Je détestais me sentir impuissant face à une situation telle que celle-ci. Le seul fait de ne pas pouvoir résoudre ce problème seul me mettait hors de moi. Comment ferais-je si la douleur me prenait au cours d'une mission? Ou au cours d'un combat? Et bien je devrais la supporter. Je devrais endurer ma souffrance en silence et être assez fort et déterminé pour qu'elle ne m'empêche pas d'atteindre mon but. Je serrai les dents. Cette perspective ne m'enchantait guère, mais puisque c'était la seule solution, je devais faire face et m'y contraindre.

" Très bien, dis-je, allongé sur le dos, ma main masquant mes yeux. C'est super. Il ne me manquait plus que ça, tiens! "

Je ne pus contenir un rire glacé qui effraya les trois jeunes filles. Tandis que Ai essayait de me réconforter, Tomoyo sortit de sa poche un petit flacon qui contenait ce qui devait être des médicaments de sa confection, et les tendit à Tsukiyo en disant:

" Il va falloir lui donner ceci deux fois par jour jusqu'à ce qu'il soit complètement remis. Ca devrait aider à apaiser la douleur... "

Tsukiyo acquiesça, rangea le flacon et ferma la porte derrière la princesse.

Ai dut repartir en mission et ce fut Tsuki qui s'occupa seule de moi durant ma période de convalescence. Elle se comporta en véritable mère. Chaque jour, elle veillait à ce que je me repose bien et me faisait prendre mes médicaments avec ferveur. Elle supportait à chaque fois mes excès d'humeur sans rien dire et se comporta vraiment de façon exemplaire avec moi.

Pourtant, il y eut un jour où les médicaments de Tomoyo ne suffirent pas à calmer ma souffrance.

Je me revois encore en train de me tordre de douleur, allongé sur le futon, la main sur la nuque, tentant désespérément de contrôler cette satanée marque; en vain: elle semblait déterminée à ne me laisser aucun répit. Tsukiyo, voyant que ça n'allait pas du tout conserva pourtant un calme olympien, faisant ce qu'elle pouvait pour m'aider, mais elle avait beau me recouvrir le front de serviettes imbibées d'eau fraîche, la fièvre ne baissait pas.

" Ne... Ne reste pas... là! " Balbutai-je, le souffle court, les dents serrées.

" Et tu veux que je te laisse crever aussi? " répondit-elle comme à chaque fois.

Elle se saisit du flacon de médicaments et tenta de m'en faire avaler un.

" Ca ne... sert à... rien... " Dis-je en me débattant.

" Prends-le quand même! La princesse a tenu à ce que je te les donne." Dit-elle, sévère.

La voyant dans un état pareil, je m'exécutai, et poursuivit:

" De... quoi Tomoyo se... mêle-t-elle?! Ce n'est pas cette... marque qui va... me tuer!! J'ai connu... pire... Je n'en veux pas de ses médicaments... "

A cause de la fièvre que la douleur faisait monter, j'étais en proie à une sorte de délire continu et m'acharnai sur tout ce qui pouvait faire office de bouc émissaire.

" Tais-toi t'ai-je dit, répéta-t-elle encore. Tu gaspilles inutilement tes forces en parlant. Je suis désolée de ne pouvoir rien faire pour toi, mais pitié, essaie de te reposer... "

Soudain, je fus pris par une poussée de douleur phénoménale.

" Qu'est-ce qu'il y a?! " Fit-elle, affolée.

Le tatouage commençait à s'étendre sur mon corps. Alerté, et luttant, je criai, désespéré:

" Vite! Va... Va t'en!"

" Non!, s'obstina-t-elle. Je reste avec toi! Qu'est ce que tu as?! "

Je tentai un dernier effort pour la contenir, mais il était trop tard. La marque se répandit sur tout mon corps, puis la transformation commença. Elle passait au stade deux. Tsukiyo allait assister à ce que je redoutais qu'elle voie.

Sous les yeux de la jeune fille, qui semblait cacher son effroi, ma peau se fit de plus en plus foncée jusqu'à prendre une teinte sable; mes cheveux passèrent de l'ébène au violet, et mes lèvres de même. Mes ongles poussèrent, le blanc de mes yeux se colora de noir, et de mon dos sortirent de monstrueuses ailes. Sans compter cette marque sur mon nez qui ressemblait à un shuriken. La métamorphose une fois achevée, je me levai, poussai un ricanement et dit, un sourire narquois aux lèvres, en proie à un délire plus grave que précédemment:

" Tu as voulu rester? Eh bien voilà. Tu vois enfin ce que je suis vraiment. Un monstre. En échange de cette apparence, cette marque est une source de pouvoir phénoménale... et maintenant... "

Je m'approchai dangereusement de Tsukiyo qui s'empressa de sortir son épée courte et de se mettre en garde, et je poursuivis, avec ce même sourire fou:

" Je vais te tuer, Naruto! "

"Hein? fit-elle, qui n'y comprenait plus rien. Qui c'est, Naruto? "

Elle, à qui je n'avais pas raconté tout mon passé ne pouvait pas comprendre pour qui je la prenais, moi qui ne savais même pas ce que je faisais, et ni plus ni moins, je chargeai et l'attaquai, assaut qu'elle évita en se jetant sur le côté, et moi détruisant le shôji que je pris de plein fouet. Alors, je tombai sur le sol, entre les débris de bois et de papier, inerte, et la marque se rangeant d'un seul coup, je redevins brusquement normal, ce qui acheva de surprendre la pauvre Tsukiyo qui prendrait du temps à se remettre de ses émotions.

Lorsque je repris connaissance un jour plus tard, celle-ci m'expliqua tout en détails. Honteux, je lui tournai le dos et m'enfouis sous les draps, tandis qu'elle murmurait:

" Alors c'est pour cela que tu m'avais demandé de partir? Tu ne voulais pas que j'assiste à ça, n'est-ce pas? Tu ne voulais pas que je te voie ainsi? "

Je ne répondis pas, ce qui témoignait que la réponse était oui, et dis, d'une voix calme mais qui semblait pleine de remords:

" Tu ne diras rien à Ai, hein? "

Comme je lui tournais le dos, elle vint se mettre face à moi, et répondit, en me souriant:

" Seulement si tu me dis qui c'était, ce Naruto pour qui tu m'as pris quand tu délirais complètement! "

Nous laissâmes une seconde fois s'installer un silence de courte durée, que je rompis:

" Merci. " Murmurai-je.

" De quoi? " Demanda-t-elle.

Elle savait très bien de quoi je voulais parler, mais modeste et taquine, elle s'était obstinée à me le demander.

" De tout ce que tu as fait pour moi, dis-je. J'ai vraiment de la chance de vous avoir, Ai et toi. "

Elle me sourit une seconde fois.

" T'inquiète pas, tu pourras bientôt la revoir, ta dulcinée... Et dès que tu seras guéri, n'oublie pas de réparer le shôji. " Fit-elle.

Après qu'elle m'ait réprimandé sur l'état dans lequel j'avais mis la maison, je lui racontai ensuite qui était cet abruti de blond qui avait été mon rival mais aussi, et je dois le reconnaître... mon meilleur ami.

Aujourd'hui encore, il arrive que ma marque fasse des siennes, mais pas autant qu'à cette époque là. La douleur n'est plus que de courte durée, et elle finit toujours par disparaître. Bien que cet incident nous pesa à tous deux lourd sur le cœur, il nous rapprocha sans doute; et j'avais envers Tsuki une grande reconnaissance pour s'être occupée si bien de moi. Pourtant, elle ne manqua pas bien vite de me rappeler qu'ayant perdu contre elle aux cartes, j'avais toujours un mois de corvée sur les bras...
Alors que les missions reprenaient et que Tsukiyo se félicitait de me voir faire la vaisselle, Octobre approchait à grands pas... Vous savez autant que moi ce que cela signifiait, n'est-ce pas?


BONUS: Les pompes.

Tsukiyo, je vous l'avais dit, aimait plus que tout son grand frère; mais surtout, elle adorait mettre l'impassible Kurogane hors de lui, le faire sortir de ses gonds, en bref, l'énerver, de toutes les façons possibles que ce soit. La courte histoire qui va suivre porte justement sur l'un des pires sarcasmes qu'elle ait jamais osé lui lancer.

Notre ninja avait l'habitude, -et la garde encore aujourd'hui- de faire chaque matin et chaque soir une série de ni plus ni moins qu'une cinquantaine de pompes (ce qui en fait près de cent par jour) histoire de se maintenir en bonne santé (que voulez vous, il faut bien qu'il entretienne son corps de dieu), et elle, souvent, alors qu'elle traînait dans la maison s'arrêtait pour le regarder faire, avec admiration.

Un jour, il lui vint à l'esprit le "coup du siècle" comme elle l'avait si bien dit à Ai lorsqu'elle lui avait raconté cette histoire. Le soleil venait à peine de se lever, et Kurogane aussi, qui commença son exercice quotidien. Alors, tandis qu'il comptait tranquillement, elle s'approcha de lui et dit, d'un ton espiègle:

" Enfin nii-chan, c'est pas la peine de te fatiguer... Tu sais, cela fait plus d'une heure qu'Ai est partie... "

Et les tympans de Tsukiyo gardent encore aujourd'hui le souvenir cuisant des décibels que la voix du ninja atteignit ce jour là lorsqu'il se précipita à sa poursuite, furieux.


Rendez vous en décembre pour le chapitre 11: Changement!
Kurogane aura 18 ans... Et vous verrez le surprenant cadeau que ses ninjas lui feront xD
Revenir en haut Aller en bas
Eris
{ Admin } Incarnation d'Eris | Mère du Mal.
Eris


Féminin
Nombre de messages : 136
Age : 32
Localisation : : Sur la berge. Dans une robe blanche, tel le fantome de la mer.
Pouvoir : : Controles des ondes et de l'air. Faire naître le conflit.
Compagnon : : Hermès.
Date d'inscription : 21/10/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Eris
Âge du personnage: 14ans d'apparence
Citation Préféré (Du Perso): "De toutes les choses passées sur terre, les humains sont sans doutes les choses les plus nuisibles."

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedDim 18 Nov - 20:53

Moi je veux le treize ! //SBAFFE\\

Alors petit commentaire : tout d'abord ton style s'améliore toujours. Cette fic te fais faire des progrès immenses, et étrangemment je trouve une grande différence entre ton premier et dernier châpitre. C'est tout simplement sublime, notamment l'introduction du chapitre neuf qui m'a beaucoup plu...

Et ma Tsuki, whaaa je l'aime. Et le délire d'Ama sur son Cheval Blanc, j'adore v___v bref, encoreeeeee
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedDim 18 Nov - 21:17

Le 13 ce sera le 15 février, pas avant xD

Evasion (la fuite) 219721 Je n'ai qu'un mot à dire: Merciiiiiiiiiiiiiiii

Tu ne peux pas savoir à quel point cela me fait plaisir que vous preniez du plaisir à lire le passé de mon kuro-kuro... lol

Tant mieux si mon style s'améliore xD quant au délire d'Ama sur son cheval, c'était just for You :3 (je me rappellerai toujours de la grande Ama xD)

Bizz et encore Michi Evasion (la fuite) 983908
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedLun 31 Déc - 23:35

Evasion (la fuite) Tsubasa365xe9


Je poussai un soupir de plaisir. L'eau était délicieusement brûlante.
Le seul inconvénient à cet instant de bien être que je m'accordais était que, dans ce petit baquet, je ne tenais pas entier. Ou j'appuyais mes jambes sur le rebord et j'avais le haut du corps complètement plongé dans l'eau, ou bien je laissais mes jambes baigner dans l'eau et risquais d'attraper la crève de ma vie. Oui, à demi plongé dans l'eau, j'étais en proie à un affreux dilemme. J'avais trop grandi.


Chapitre 11: Changement!

" Kurogane-kun! Sors du bain! " cria Ai, en débarquant dans la petite pièce qui servait de salle de bain. Elle se rattrapa de justesse en s'agrippant au shôji, elle qui avait failli glisser sur le sol trempé.

Pour une des rares fois où cela m'arrivait, je fis la moue en la voyant arriver. Même si je mourais de froid, j'étais bien décidé à ne pas sortir de l'eau, même pour tout l'or du monde.

" Mmm... Il le faut vraiment? " Fis-je, en prenant un air faussement innocent qui la fit sourire.

" Oui!, fit-elle, les mains sur les hanches. Il ne faut tout de même pas que tu sois en retard à ta propre fête... Nous avons tous mis la main à la patte pour l'organiser, n'insiste pas, tu ne pourras pas y échapper! "

A l'occasion de mon anniversaire, les membres de la milice m'avaient organisé une petite fête, comme il tentaient de le faire chaque année; mais chaque année, je trouvais toujours une astuce, un moyen perfide pour y échapper. Je ne pouvais pas supporter les fêtes d'anniversaire, ni les cadeaux qu'ils s'obstinaient à me faire. Je ne cessais de leur répéter qu'un simple "bon anniversaire" me suffisait, et que je n'avais en aucun cas besoin de toute cette procession, mais ils s'obstinaient. Et cette année, ils avaient tout mis en oeuvre de sorte que je ne puisse pas décommander.

" Oui, mais je n'ai pas envie de sortir... Tu ne veux pas plutôt venir avec moi? " fis-je, avec un air encore plus candide, mais surtout, avec ce sourire aguicheur qui la faisait toujours craquer.

Je vis passer l'hésitation sur son visage. Elle garda le silence un instant, puis, ce même sourire aux lèvres, me répondit, ses doux yeux noisette pétillant de malice et d'intelligence:

" Je ne suis pas née de la dernière pluie, mon grand. Tu ne m'aurais pas avec ce sourire, ce n'est pas la peine d'essayer. Allez, dépêche toi de sortir avant que je ne sois tentée. Et puis franchement... Tu ne tiens même pas à toi tout seul dans le baquet... "

Sur ce, elle me tendit une serviette dans laquelle je m'enveloppai, et dis, en l'embrassant dans le cou:

" Oui, c'est vrai... J'ai grandi... "

Je songeai, avec une sorte de mélancolie, que j'avais probablement définitivement achevé ma croissance et que j'approchais de l'âge adulte. En deux ans que j'avais passés au Japon, je n'avais pris pas moins de vingt centimètres et frôlais maintenant le mètre quatre-vingt quinze, taille que je fais aujourd'hui.

" Et on se demande quand tu vas t'arrêter de le faire!, cria Tsuki derrière la porte. Tu es un véritable géant, ça ne te suffit pas? Alors Ai, tu le sors de son bain, oui ou non? Kyo et les autres nous attendent! Non, rectification, Kyo m'attend, et je ne perdrai pas une minute de plus à espérer que sa majesté mon frère daigne sortir de l'eau! "

Si Ai était toujours aussi douce, Tsuki, elle, restait toujours aussi insupportable.

" Ca va, ça va, grognai-je. Juste le temps de m'habiller... Mais je n'ai tout de même pas envie d'y aller! Je vous ai répété cent fois que je ne voulais pas de fête, mais il n'y a rien à faire, vous ne m'écoutez jamais, vous autres!"

Soudain, je me rendis compte que j'étais tout de même en serviette devant-elle, qui avait profité de cet instant d'absence que j'avais eu pour rentrer.

" Sors de là. IMMEDIATEMENT! " M'écriai-je en lui jetant un regard noir lourd de reproches et une éponge dans la figure, par la même occasion.

Mais je devais pourtant savoir que plus je répondais à sa provocation, et pire c'était. Ai poussa un soupir, exaspérée, pressentant une dispute qui menaçait d'arriver et qui ne l'enchantait guère. Tsukiyo, elle, comme on pouvait s'y attendre, poussa un petit ricanement, et, en haussant les épaules, dit:

" De toutes façons, même sans serviette, je suis sûre qu'il n'y a pas grand chose à voir... "

Ce genre de sarcasme stupide dont elle avait le secret, je le voyais venir depuis qu'elle était entrée, avec la certitude que cette fille n'était pas capable de faire une phrase sans dire une seule parole sournoise. Observant Ai du coin de l'œil, qui semblait attendre que je réagisse vivement pour me corriger, sous la pression qu'elle me mettait rien qu'en me regardant (car oui, je dois l'avouer, il arrivait que j'aie peur d'elle) je me fis une raison. Il valait mieux ne pas s'énerver plutôt qu'Ai ne le fasse. Alors, je répondis seulement, avec placidité:

" Occupe toi de ce que tu as dans ton soutien gorge. "

A ces mots, l'expression moqueuse qu'elle avait sur le visage sembla se déchirer pour laisser place à la colère. J'avais fait très fort. Tentant de cacher qu'elle était vexée, elle semblait chercher un moyen plus sournois encore pour se venger. Elle regarda la serviette, puis moi, et revint à la serviette. J'eus un mauvais pressentiment.

" Qu'est-ce que tu regardes? " Fis-je, sceptique.

Sur ce, elle me fit son plus beau sourire et me l'arracha avant de s'enfuir en courant rejoindre les autres ninjas au QG. Pétrifié, rouge de honte, même devant Ai qui pourtant m'avait vu nu plus d'une fois, je me précipitai dans le couloir, et courus m'habiller. (Comment ça ma pudeur vous étonne?) Je ne sus si c'était une stratégie élaborée par les deux filles pour que je me dépêche, car elle fonctionna. En une minute, j'étais prêt. Ai, exaspérée par nos enfantillages comme si elle était notre mère, soupira encore, puis, me tendant sa main pour que je la prenne, dit:

" Je vais vous mettre au jardin d'enfants, un de ces jours. "

Et cet enfantillage qui exaspérait la pauvre Ai fut le début d'une série de petits coups perfides que Tsukiyo et moi allions mener l'un contre l'autre tout au long de la soirée. Je pris sa main, encore gêné par ce qu'il venait de se passer, et nous nous rendîmes au QG, sans que je pus m'enfuir à la dernière minute. Tsukiyo allait me payer très cher cette mauvaise plaisanterie.

Lorsque nous arrivâmes à la milice et que nous entrâmes dans la grande salle, nous fûmes attaqués par une véritable fanfare de cris et de rires qui me transperça les oreilles comme une épée à la lame effilée. Tandis que mes ninjas se précipitaient sur moi pour me féliciter de mes 18 ans, j'aperçus, assise au fond, d'un calme qui contrastait avec l'agitation peu commune des autres la princesse Tomoyo et Sôma, qui semblaient m'attendre.

J'échappai comme je pus à la foule qui m'oppressait pour aller les saluer. Comme elle le faisait souvent, Tomoyo me fit signe de m'approcher, et me murmura à l'oreille:

" Je te donnerai tes cadeaux demain. Tu es obligé de venir me voir, sinon gare à toi! "

Et elle rit doucement. A ces mots, je fis la moue, car je n'aimais pas le fait qu'à chaque anniversaire, elle s'obstinât à me faire un cadeau, allongeant encore ma dette envers elle. Mais son regard doux et à la fois dur comme le fer, qui imposait sa volonté, me faisait toujours plier.

Je trouvai alors un stratagème pour m'enfuir auquel je n'avais pas encore songé. J'esquissai un sourire satisfait, et, déclarai, à l'attention de tous mes ninjas:

" Mais j'y pense, il y a une mission très tôt demain... Quel dommage!, fis-je, avec un air faussement déçu. On ne peut pas poursuivre la fête plus longtemps... "

Mais Tomoyo, qui avait tout prévu, soulagea tout le monde en répondant, avec son sourire habituel:

" Exceptionnellement, puisque que c'est ton anniversaire, il n'y aurait pas de missions demain. "

" Ce qui veut dire? " Fis-je, sceptique, cherchant l'arnaque que je sentais dissimulée dans ses paroles.

" Ce qui veut dire qu'il y en aura deux fois plus après demain! Ho Ho Ho! "

Ainsi, vous pouvez voir que la princesse Tomoyo, bien qu'au premier abord calme et souriante était en réalité une personne dotée d'une profond sadisme. Exaspéré, -et tandis que mes ninjas se plaignaient déjà- je fis comme si je n'avais rien entendu, et alors que j'allais m'asseoir, on me mit un paquet dans les bras.

" Pas d'anniversaire sans cadeau! " Cria Haru, vainqueur, tandis que les autres riaient avec lui, heureux de m'avoir pris de court.

Je m'assis tout de même, et posai l'objet devant moi, embêté. Je dévisageai un instant mes ninjas, avec un air las, qui pouvaient lire dans mon regard quelque chose comme " Suis-je vraiment obligé d'ouvrir ça? ", et comme je vis qu'ils insistaient, je poussai un soupir et retirai le couvercle de la grande boîte.

Un instant, je n'en crus pas mes yeux, fixant le petit être qui, lové au fond du paquet se jeta sur moi pour m'engluer le visage de bave à grands coups de langue. Non, ce n'était pas possible. Ils avaient poussé la plaisanterie jusqu'à m'offrir la dernière chose à laquelle j'aurais pu m'attendre. Un chiot.

Tandis que tous s'amusaient de la scène à laquelle ils assistaient, dégoûté, j'essuyai mon visage avec ma main droite gantée de noir, me rassis et observai l'animal. C'était un chien Chiba comme on n'en trouvait qu'au Japon, tout noir, avec une petite frimousse blanche, et le ventre et les extrémités des pattes de la même couleur.

Tout d'abord, tenant l'animal entre mes mains, je restai un instant perplexe, puis sentis quelque chose en moi qui me fit peu à peu perdre mon air impassible. Je tentais comme je pouvais de ne pas craquer, me sommai de ne pas perdre la face devant mes ninjas, car, plus je regardais l'animal, et plus je me disais, intérieurement... que je le trouvais trop mignon. Oui, devant les animaux ou les très jeunes enfants, je n'avais jamais pu contenir mon attendrissement. C'était un de mes grands points faibles.
Et il ne fallait pas à tout prix qu'un seul d'entre eux s'en rendit compte.

" Il te plaît? " Demanda Ai, qui l'avait choisi elle même.

Je ne répondis pas, tentant toujours de cacher mes émotions, et, Tsuki, à qui rien n'échappait, lança:

" Oui, il lui plaît. Il est littéralement en train de craquer. Ne nie pas Kurogane, ça se voit."

Gêné du fait qu'elle puisse aussi bien lire en moi, je détournai la tête et mon regard de cette chose attendrissante, puis fis, d'un air aussi vexé que celui d'un enfant:

" Je n'en veux pas. Je n'aurai pas le temps de m'en occuper. Il va falloir lui trouver un autre maître. "

Dépités, les membres de la milice commencèrent à s'accuser les uns les autres, se reprochant d'avoir mal choisi le cadeau, qu'il était évident que je n'en ferais rien, et diverses autres remarques qui semèrent la discorde entre eux, comme si elle était en personne venue leur souffler ses mauvais conseils à l'oreille. Heureusement pour moi, Tsukiyo s'interposa, et, en m'arrachant l'animal des mains, elle dit en lui déposant un baiser près de l'oreille:

" Dans ce cas, ce sera moi qui m'en occuperai, comme ça tu pourras quand même le garder à la maison. Et Ai et Kyo m'aideront. Pas vrai?, dit-elle, en les regardant acquiescer. On mettra tous la main à la patte. Pas vrai Kuro? "

D'abord, je crus qu'elle s'adressait à moi, mais lorsque je vis en frissonnant le chien pousser un petit aboiement fier en guise de réponse, je pris un air désespéré.

" Non, par pitié, gémis-je, ne me dites pas que c'est son nom. "

Et oui, on l'avait nommé Kuro, à cause de son pelage noir, et sans doute pour me faire tourner en bourrique, tant qu'on le pouvait, et par la même occasion. Comme le disait quelquefois Tomoyo pour plaisanter, " lorsqu'on hélait l'animal pour lui donner un gâteau ou simplement une caresse, le chien et le maître venaient ". Ce partage de nom me causa bien des soucis, car il me faisait lever de mon travail à chaque fois qu'on appelait, ne sachant pas si c'était moi ou le chien que l'on voulait voir.

Et puis on trinqua. Ce fut à nouveau un boucan phénoménal, une sorte de procession joyeuse et agitée, causée par la fête et par le saké qui coulait à flots. Une seule, à l'écart, ne buvait pas: c'était Tsukiyo, qui refusait avec insistance le moindre verre qu'on lui proposât.

Contrairement à moi qui tenais plutôt bien l'alcool, et contrairement à ce que l'on pût penser, Tsukiyo le supportait mal. Un seul verre d'une boisson un peu forte, ou presque, suffisait pour qu'elle perdit la raison. Et moi, méditant à de sombres projets depuis le sale tour qu'elle m'avait joué précédemment, comptais bien exploiter ce point faible pour me venger. Je préparai un verre du saké le plus fort que je pus trouver et allai la voir avec.

Je la trouvai dans un coin de la grande salle, assise sur les nattes avec la plupart des filles, occupées à dorloter mon cadeau d'anniversaire. Je me joignis à elles qui m'avaient invitées, et caressant le ventre du chiot, demandai vaguement, avec un sourire narquois:

" Alors Tsuki, tu ne bois pas? "

Celle-ci, à ces mots, me lança un regard noir, et, faisant comme si elle n'avait rien entendu, demanda à l'une des filles de lui passer de l'eau. J'avais pris soin de glisser le verre loin de Ai ou de Hikari qui s'en seraient aperçues de suite, expertes en poisons, et l'avais posé près de Kara, qui ne buvait que de l'eau également. Celle-ci lui passa le verre, nonchalamment, sans faire attention à ce qu'il contenait en fait, et Tsuki le but d'un trait, aussi insouciante qu'elle.

Je jubilai, ne m'attendant pas à ce que ce soit aussi facile. Elle avait marché. Ca pour rire, on allait bien rire. Je prétextai de leur laisser le chien pour elles toutes seules, et allai retrouver un autre groupe qui jouait aux cartes en ricanant doucement, l'air de rien, guettant les effets dévastateurs que ce simple verre allait avoir sur elle.

Et comme je m'y attendais, quelques minutes plus tard, Tsukiyo, grise, se leva, et se mit soudain à danser joyeusement, provoquant le rire de tous, sauf de moi qui souriais seulement. Comme il était bon de se venger... A cet instant, je me crispai, et repensai soudain aux évènements d'il y avait maintenant deux mois, à mon frère. Je chassai de force cette idée de mon esprit, songeant qu'il fallait que pour une fois je ne me gâche pas la soirée, et me mis à jouer avec les autres, tandis que Tsukiyo, joyeuse, se donnait en spectacle.


Dernière édition par le Mer 2 Jan - 13:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedLun 31 Déc - 23:36

Le lendemain, comme il était convenu avec la princesse, je me redis donc au palais -non sans traîner les pieds- car bien obligé de le faire. Je fus surpris, car lorsque j'entrai dans sa chambre, elle me reçut et me salua, une paire de ciseaux en main.

D'abord, je ne pus deviner ce qu'elle comptait faire avec, et puis, quand elle s'approcha de moi et qu'elle tira sur mes mèches noires en riant, je compris. La princesse avait raison, mes cheveux étaient beaucoup trop longs, et il était temps que je change de coupe, moi qui jusque là les avait toujours portés ainsi. Sans rien dire, je m'assis sur le sol, et, tandis que Soma se joignait à elle pour l'aider, elle commença à couper. Cette coupe de cheveux, pour moi, était un changement radical. A chaque mèche que je voyais tomber sur le sol, j'avais l'impression de laisser une partie de moi même. Lorsqu'elle eût terminé, et que Sôma me tendit un miroir pour que je puisse me regarder, je n'en croyais pas mes yeux. Je ne me reconnaissais plus. C'était pour moi comme si j'avais brusquement changé de visage. Comme on le voyait mieux, il me paraissait plus anguleux, plus sévère, aussi. Oui, sans que je m'en rende compte, l'adolescent que j'étais laissait peu à peu sa place à l'homme, ce qui me causa un grand trouble.

Je regardai Tomoyo, un peu perdu, qui, me gratifiant d'un sourire me fit signe d'aller essayer une pile de vêtements qui se trouvait près d'elle et qu'elle me désignait. J'aurais du m'en douter. Elle m'avait fait de nouveaux vêtements. Je me levai en poussant un soupir, et lui obéis, docile. Car quand Tomoyo voulait que l'on fasse quelque chose, ce n'était pas la peine d'en discuter.

J'abandonnai tout de même avec regret l'uniforme des forces spéciales de mon village natal et n'étais plus vêtu à présent que de rouge et noir, regrettant intérieurement le bleu de mes douze ans. Ces couleurs, qui pourtant se mariaient parfaitement avec mes cheveux et mes yeux ne me vieillissaient que plus. Avais-je vraiment changé à ce point? Je me regardai un instant dans la glace.

Le nouveau costume élaboré par Tomoyo était composé d'un long haut d'armure noir, très près du corps, d'un pantalon de la même couleur et d'une ceinture qui tombait un peu sur ma taille. A cela venaient s'ajouter de grandes bottes noires, griffées de quatre croix rouges sur la languette, des bracelets noirs de cuir pour mes poignets, une sorte de casque de la même matière pour protéger mon front et mes joues, orné d'une lune rouge et que je ne voulus pas mettre tout de suite, en enfin, une longue cape noire avec une corde pour la fermer, et un grand col qui me rappelait celui des habits de mon enfance. Il y avait aussi deux grandes croix rouges dessus, l'une en dessous de l'autre. C'était le costume avec lequel, sans le savoir, j'allais plus tard voyager entre les dimensions.

" Eh oui, fit-elle. Il te fallait bien un nouveau costume. L'autre était devenu indéfiniment trop petit."

Je ne sus quoi dire, et balbutiai un merci, n'ayant à présent qu'une idée: m'enfuir avant qu'elle ne commençât à faire son numéro de mère comblée. Y échappant de justesse, elle qui se ravissait déjà des couleurs qui se mariaient soit disant parfaitement avec mon teint un peu mat, je me précipitai dehors, sous la voix enjouée de la princesse qui me lança:

" Repasse encore demain, après les missions, j'ai une dernière chose pour toi.... Hu hu hu ! "

Ce rire ne m'inspirait guère confiance, et tandis que je rentrais, me demandais ce qu'elle pourrait bien m'offrir encore. Lorsque j'arrivai quelques instants plus tard à la milice, songeant d'avance, agacé, aux remarques que mes ninjas pouvaient me faire, je déclarai, en débarquant dans la grande salle de façon théâtrale:

" Je vous interdis de vous marrer. "

D'abord, et cela m'étonna, ils ne me reconnurent pas tout de suite, seulement lorsqu'ils prêtèrent un peu plus attention à la voix grave qui leur avait commandé cet ordre. Contrairement à ce que j'avais pensé, ils ne se moquèrent pas du tout de mon accoutrement, et restèrent simplement là, bouche bée. Je ne dis rien non plus, tant j'étais surpris de leur réaction.

" Hem, balbutiai-je. Dites quelque chose... J'ai l'air bizarre comme ça? Je sais que ça change de l'uniforme mais... "

Ikki, l'air très sérieux, fut le premier à prendre la parole. Fixant mon nouveau costume, il fit un sourire semblable à celui de Kyo, et dit:

" Hey Chef, tu ressembles à un samouraï comme ça ! "

" De toutes façons, le reprit Tsuki, Nii-san a toujours eu une philosophie de samouraï, alors bon, ça ne change pas grand chose... "

" Moi je trouve qu'il fait beaucoup plus adulte comme ça! Et plus séduisant, aussi... " fit Kara, en lançant un regard complice à Ai.

L'intéressée, qui approuva, sembla s'émerveiller devant ma coupe de cheveux:

" Oh! Comme ça te va bien... On voit mieux ton visage maintenant... "

Et ce fut le départ d'une foule de commentaires en tous genres sur ma nouvelle tenue, mais aucune ne fut une moquerie désagréable à mon égard. Tomoyo avait donc une fois de plus bien réussi son cadeau. J'étais touché par leur gentillesse, mais les rappelai à l'ordre: ils ne devaient pas oublier que cette même princesse qui m'avait métamorphosé nous avait laissé une montagne de missions... Et, à mon grand regret, leur enthousiasme retomba d'un coup.

Je revins encore le lendemain voir Tomoyo, comme elle m'avait dit de le faire. A la différence de la veille, cette fois-ci, celle-ci me reçut dans la grande salle aux portes ornées de dragons. Je la vis, comme à l'accoutumée, debout sur ses marches, souriant en me voyant venir. Lorsque je fus devant elle, elle leva ses bras en avant, les paumes tournées vers le ciel, et il apparut entre ses mains, dans une sorte de tourbillon bleuté et mystique, un sabre long.

Moi, qui étais agenouillé, et qui la regardais faire, sans bruit, elle me fit signe de me lever et de venir le prendre. C'est là que je tins pour la première fois Ginryuu* entre mes mains. C'était un magnifique sabre long à la lame claire, une oeuvre d'art à lui seul; la longue poignée sortant du fourreau de laque noire était un dragon qui semblait sculpté à même l'argent. Une épée digne d'un prince. Soudain, je me rappelai la promesse qu'elle m'avait faite deux ans plus tôt: elle m'avait promis un sabre, mais je n'avais guère songé à un de cette envergure là.

" Est-ce... Vraiment pour... moi? " Balbutiai-je, le souffle coupé.

" Oui, c'est bien celui dont je t'avais parlé, fit-elle, en un sourire, car elle ne pouvait pas s'empêcher de lire dans mes pensées. Je t'avais bien précisé que ce serait le plus beau que tu n'aies jamais vu, non? Il s'appelle Ginryuu. Alors, dis moi Kurogane, tu le veux, ce sabre? "

Je levai les yeux vers elle, puis machinalement les baissai encore sur le sabre, dont je ne pouvais détacher mon regard. Évidemment que je le voulais, mais il était bien trop beau pour moi, et je ne pouvais pas me permettre de pousser ma dette envers la princesse jusqu'à l'accepter.

" Oui, mais... Je ne peux pas, dis-je, les yeux clos. Je ne le mérite pas. "

Mais ces mots ne semblèrent pas gêner la princesse, qui reprit:

" Oh, ne t'inquiète pas, tu vas seulement devoir me rendre un petit service en échange, ainsi, je crois que tu peux le prendre la conscience tranquille, tu ne me devras rien de plus. "

" Quel service? " demandai-je sans attendre, trop désireux de posséder cette superbe épée.

Elle sourit, et Sôma avec elle, voyant que décidément je ne changeais pas, et déclara donc:

" Tu vas devoir me prêter cinq serments. "

Je n'en crus pas mes oreilles. Était-ce vraiment le seul prix à payer pour obtenir ce chef-d'œuvre? Ou la princesse dissimulait-elle encore quelque chose derrière son mystérieux sourire?

" C'est tout? Vraiment? " M'enquis-je, interloqué.

Elle acquiesça. Je crus que j'allais devenir fou. Je cherchais l'arnaque, le moindre mot dans ses paroles qui aurait pu témoigner qu'elle cachait quelque chose, mais rien. Elle me regardait en souriant, comme à son habitude, moi, agenouillé devant elle, ce magnifique sabre entre les mains. J'étais tout ouïe, prêt à tout pour l'obtenir. Voyant que je n'omettais pas d'objections, elle dit solennellement:

" Commençons. "

A ces mots, le sabre, comme animé d'une vie propre s'échappa de mes mains pour revenir dans celles de la princesse, ce qui me frustra immanquablement, mais la simple pensée que je pourrais bientôt m'en servir me consolait. Elle poursuivit, cette fois-ci très sérieuse:

" Premièrement, tu seras avenant envers tes camarades. Tu t'entends déjà mieux avec eux qu'avant mais je ne veux plus que tu te disputes, comme avec Tsuki, par exemple. "

Elle savait très bien que je n'étais pas d'un naturel sociable et que ce ne serait pas facile pour moi, mais j'acquiesçai, docile, mais avec une pointe d'agacement dans la voix.

" D'accord. "

" Deuxièmement, tu ne te battras pas sur nos terres. Je ne veux pas que tu sèmes la panique parmi la population. " dit-elle, n'ayant pas oublié le surnom de Démon du Japon qu'on m'avait donné.

" Oui, oui... " répondis-je comme à chaque fois.

" Troisièmement, tu ne devrais pas oublier la compassion, et je parle surtout pour tes adversaires, Kurogane. Tu n'es pas obligé de tuer quiconque se met sur ton chemin. "

Cette fois-ci, comme la façon dont elle me le dit me déplût, je grognai mais répondis tout de même que je le promettais. Ainsi, c'était bien ce que je pensais: cela m'avait paru trop facile d'obtenir ce sabre sans rien donner en échange, et il fallait que je fasse les choses en conséquence. J'allais devoir me tenir à carreaux, elle ne me le faisait comprendre que trop bien.

" Quatrièmement, poursuivit-elle, tu apprécieras et surtout respecteras la vie de chacun. Une vie en vaut une autre, et la force n'a rien à faire là-dedans, d'accord? "

" Oui, oui, d'accord... " Grognai-je encore, détestant par dessus tout qu'elle me fasse la leçon.

" Enfin, conclut-elle, le dernier serment... Tu dois me jurer qu'à partir d'aujourd'hui, tu te serviras de ta force pour protéger ceux que tu aimes, avant tout. "

Je relevai les yeux vers elle, l'attention attirée par ses paroles. Elle avait raison... Il n'y avait pas que de ma vengeance dont je devais m'occuper, j'avais des vies à protéger... Elle, Tomoyo, mais aussi Ai, Tsukiyo, et mes autres ninjas... J'acquiesçai une dernière fois, déterminé, et répondis:

" Oui. Je le jure. "

Alors, elle sourit, et me rendit le sabre, que je mis sans attendre à ma ceinture et, après l'avoir remerciée, je partis, bien décidé à prendre en compte tout ce qu'elle m'avait dit pour l'avenir, à jamais.
Ce que j'ignorais, c'est que l'affection que j'attachais à une personne qui m'était chère me ferait commettre, peu de temps après, une grossière erreur. Oui, une erreur qui me serait fatale.

L'heure étant plus que tardive, et la lune haut dans le ciel, je rentrai directement chez moi, épuisé par la terrible journée que nous avions passé, avec les membres de ma milice, à enchaîner les missions, toujours plus complexes les unes que les autres.

Dès que je franchis la porte de ma chambre, je posai mon sabre et m'allongeai directement sur le futon, tout habillé. J'étais littéralement achevé et ne pensais qu'à une chose: m'endormir sur le champ. Pourtant, j'étais préoccupé. Il me semblait que j'avais oublié quelque chose, et cela me tracassait. Je cherchais dans mon esprit, mais en vain, je ne pouvais trouver, lorsque soudain, j'entendis comme des grattements. D'abord, je n'y prêtai pas attention, mais voyant que cela recommençait, je me levai, et allais dans la cuisine, d'où le bruit provenait. Je devins blême.

Je trouvai la pièce sans dessus dessous, les ustensiles de cuisine par terre, la table renversée, les verres à thé brisés, bref, un véritable carnage, et au milieu de ce chaos à petite échelle se trouvait Kuro le chien, l'animal dont Tsukiyo était censée s'occuper, et qui grattait furieusement le sol de ses griffes. Furieux, je hélai vivement l'intéressée qui accourut en riant. Elle prit l'animal dans ses bras, et, en prenant un air innocent, me dit:

" Oups, désolée, j'aurais du faire plus attention à lui... C'est toi qui va devoir nettoyer, n'oublie pas, tu as perdu aux cartes contre moi le mois dernier, tu te souviens? "

Je compris tout de suite. C'était cela qui me préoccupait et dont je n'arrivais plus à me souvenir. La vengeance de Tsukiyo pour le coup du verre de saké. Dépité, je regardai l'amoncellement de débris, et, en soupirant, n'ayant pas oublié que j'avais juré de ne plus me disputer avec la jeune fille, retirai ma cape, pris le balai et commençai à ranger sans rien dire. En quelque sorte, je l'avais mérité. C'était de bonne guerre, sachant ce que je lui avais fait subir. Tandis qu'elle retournait dans sa chambre, en chantonnant, l'air vainqueur, le chiot dans les bras, je l'appelai une dernière fois, et dis, sans pourtant avoir le courage de la regarder en face:

" ...Je suis désolé de t'avoir fait boire de l'alcool, avant hier. "

Alors, elle me sourit, et répondit, taquine:

" Il faudra vraiment te le faire fabriquer par Tomoyo-hime, ce tablier rose dont on avait parlé. Tu seras terriblement mignon dedans, et puis, il te reste encore beaucoup de corvées sur les bras! "

Elle me souhaita bon courage et retourna se coucher, n'ayant pas remarqué que j'en avais profité pour envoyer un serpent se glisser sous son oreiller. Tomoyo allait probablement me tuer, mais je n'avais pas pu m'en empêcher. Et je la regardai quitter la cuisine en souriant. Au fond, c'était clair, je resterais toujours le même.


Dernière édition par le Mer 2 Jan - 13:07, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Eris
{ Admin } Incarnation d'Eris | Mère du Mal.
Eris


Féminin
Nombre de messages : 136
Age : 32
Localisation : : Sur la berge. Dans une robe blanche, tel le fantome de la mer.
Pouvoir : : Controles des ondes et de l'air. Faire naître le conflit.
Compagnon : : Hermès.
Date d'inscription : 21/10/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Eris
Âge du personnage: 14ans d'apparence
Citation Préféré (Du Perso): "De toutes les choses passées sur terre, les humains sont sans doutes les choses les plus nuisibles."

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMar 1 Jan - 14:49

Et sur ce chapitre, très marrant, avec After Dark en fond, que je n'ia aps fini de tarrir d'éloges.

Cela dit ce doit être moi, mais je trouve que ce chapitre fut moins long que les autres, j'ignore s'il s'agit du comique du chapitre ou simplement de la vraie longueur.

Bien qu'il soit très bien, merveilleusement écrit etcetera, je ferai peut être un tout petit reproche :

La scène de la coupe de cheveux passe trop vite (j'aurais plus vu kurogane hurler contre vents & tempêtes : "ON NE ME TOUCHERA PAS MES CHEVEUX !" ou quelque chose du genre) de même que celui avec le Gynryuu....

[commentaire a terminée]

[Edit by Kuro: C'est "contre vents et marées" xD]


Dernière édition par le Mar 1 Jan - 16:22, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMar 1 Jan - 16:12

HRP/ Oki Ma p'tite Eris, c'est noté, merci bcp... Lol non, cette fois-ci, ce sera bien la seule fois où il ne s'est aps énervé, il s'est laissé faire... Parce qu'il en avait vraiment assez des cheveux longs XD Ca lui arrive d'être raisonnable! Pareil pour la scène du Ginryuu... J'essaie de montrer qu'il gagne en maturité et devient adulte... Et non, ce chapitre fait 11 pages avec le bonus! le voici d'ailleurs, qui comblera j'espère le vide que tu as souligné.

Bonus: ...Girl Power!

Mais... n'est-il pas tard? Ne devriez vous pas déjà être au lit? Oh, pardon, je m'égare... Vous savez, je le disais même à Kurogane, alors ne le prenez pas mal... Je suppose que je dois être un peu trop maternelle? Comme la mère de Haru? Vous en rappelez vous? Mais si, dans le salon de thé du chapitre 4...

Non, vous n'avez toujours pas deviné qui parlait? Enfin, comment ça, vous ne me reconnaissez pas? Voyons, c'est facile... Mon prénom décrit parfaitement ma nature romantique... Ah l'amour... Ca y est? Vous voyez? Et oui, c'est bien Ai, et cela doit vous surprendre, moi qui n'ai pas l'habitude de prendre cette plume... Mais il y a une petite histoire que je dois absolument vous raconter, et je crois, les filles, qu'elle vous plaira particulièrement. Juste pour montrer qu'il n'y a pas que les hommes qui peuvent se débrouiller et se sortir des situation les plus désastreuses. D'ailleurs, ne sommes nous pas supérieures à eux en intelligence et en maturité? Ce ne serait pas Tsukiyo qui vous en dirait le contraire en tous cas!

Ces évènements ont eu lieu lorsque mon Kuro-kun avait presque pris ses 18 ans, quelques mois après l'arrivée de Tsuki. Le même été où celui-ci s'était battu contre son mystérieux frère. Nous étions alors en Juillet, et bien qu'il pleuvait comme jamais, nous devions tout de même remplir les missions qui nous étaient confiées, et croyez moi, qui n'étaient pas de tout repos.

Durant une de ces missions, moi qui surveillais les arrières du groupe, j'avais, rêveuse, un peu trop relâché ma vigilance, et sans bruit, sans que personne s'en aperçoive sur le moment, je me fis attraper par un garde. Et cela ne va pas vous étonner, nous étions dans le château du seigneur de Suwa. Il n'y avait que lui pour avoir des idées aussi stupides pour piéger les ninjas de la milice du Japon, comme kidnapper un membre pour que les autres tombassent bêtement dans un piège qu'il avait concocté.

Au bout d'un moment, mon frère, qui était à l'arrière avec moi dut sentir que ma présence lui était absente: comme il me l'avait raconté, sur le chemin du retour, il s'était arrêté, en sommant les autres de faire de même. Avant que celui-ci ne put prendre la parole, Kurogane se fraya un chemin entre les ninjas alignés, et, regardant Kyo furieux, demanda:

" Je peux savoir ce qu'il te.... "

Enfin, quand lui aussi ne me vit pas à ses côtés, il comprit. Affolé, il commença à chercher frénétiquement autour de lui, et, se tournant désemparé vers les autres, demanda:

" Où... OU EST AI? "

Il y eut un silence de marbre. Mon frère, honteux de n'avoir pas fait plus attention, regardait le sol et ne dit mot. Alors, Kurogane, hors de lui, lui mit une claque si fort que Kyo, interloqué, tomba à la renverse, et dont la marque rouge lui resta pendant au moins une semaine. Je me souviens encore de sa joue endolorie. Et bien que c'était parce qu'il s'inquiétait pour moi, je le réprimandai sévèrement d'avoir ainsi frappé mon pauvre frère. Cela lui valut aussi une claque de la part de Tsukiyo.

Tandis qu'ils s'empressaient de retourner voir Tomoyo pour la prévenir de ce qu'il s'était passé, on m'avait mise au cachot, poings et pieds liés. De temps en temps, l'horrible et gras seigneur de Suwa venait me voir, et, s'asseyant en face des barreaux, me répétait tout le temps cette même phrase:

" Tu verras, quand il viendront te chercher, je les aurai, je les aurai... "

Finalement, jugeant la mission trop complexe, qu'il fallait être le moins possible, Kurogane partit seul pour me sauver. Ce qu'il ne savait pas, c'était que j'étais bien capable de me sauver toute seule. J'étais tout de même d'un an son aînée et en avait vu d'autres! J'empoisonnai les gardes, leur pris la clé, et quand je fus hors de ma cellule, errant dans les couloirs pour trouver la sortie, je me cognai contre un corps familier. C'était lui.

D'abord, chacun de nous voulut crier de surprise, mais nous nous mîmes réciproquement les mains sur la bouche pour ne pas faire de bruit. Enfin, lorsque nous eûmes regagné notre calme, je lui demandai, en chuchotant, prise d'une peur panique que l'on nous découvre:

" Kurogane? Mais qu'est-ce que tu fais là? "

Il sembla trouver la plaisanterie peu drôle, lui qui s'attendait sûrement à me trouver emprisonnée, et me répondit, tout en baissant la voix lui aussi:

" Je suis venu te libérer, figure toi, puisque ton abruti de frère n'est pas capable de faire attention à toi! Et toi, qu'est-ce que tu fiches ici?! Tu n'es pas censée être enfermée, ou quelque chose comme ça?! "

" Désolée de te gâcher ton plan de "je vais sauver ma dulcinée" mon chéri, mais je n'allais pas attendre que tu arrives pour me libérer! Mais j'apprécie que... "commençai-je.

" Chut! me coupa-il. J'entends des pas. "

Nous nous cachâmes dans l'ombre, et, une fois que le garde fut parti, il reprit, à voix haute:

" Ah, ce Suwa... Un jour je lui ferai la............ ?? "

Il ne put finir sa phrase, pris par surprise. Lui aussi avait un instant baissé sa garde et nous fûmes pris tous deux par le seigneur qui nous avait jeté un filet qui semblait fait d'un matériau magique incassable. Je regardai le visage de mon amant, avec une sorte d'exaspération: Kurogane était littéralement vert de rage de s'être ainsi fait avoir, et, tandis que le seigneur riait bien, en ordonnant à ses gardes de nous faire enfermer, celui-ci se débattait, en lui criant qu'il allait le lui payer très cher. En attendant, on nous lia les poignets et chevilles, et pour Kurogane, on lui banda également les yeux, car chacun, connaissant la légende populaire, redoutait comme la peste ses yeux rouges, ou ce qu'il appelait son "sharingan".

Moi qui pouvais encore voir, je le regardais, l'air pensif, se creuser la tête, chercher en murmurant tous les moyens qu'il pouvait utiliser pour briser ses chaînes. Mais elles étaient magiques également, et aucune de ses techniques ne fonctionnaient. Même pas le Chidori, dont il ne pouvait composer les signes avec ses mains. Quand il fus las d'essayer, il soupira, et me dit, boudeur:

" Si tu n'avais pas essayé de te libérer on en serait pas là. "

A ces mots, mon sang ne fit qu'un tour. Nous commençâmes à nous disputer. Car oui, bien que cela n'arrivât pas souvent, c'était toujours dans les pires moments que nous trouvions des choses à redire l'un sur l'autre.

" Quoi? Quelle mauvaise foi!, m'écriai-je. Tu n'avais qu'à être plus discret, toi aussi! Reproche moi de me débrouiller seule, tant que tu y es! Ce n'est pas parce que je suis ta petite amie que je ne fais pas comme toi partie de l'élite! D'ailleurs j'y étais avant toi! "

Il grogna un peu et se tut. Nous savions tous deux que ce n'était pas vraiment le moment pour se disputer, et laissâmes planer un silence de courte durée qu'il brisa, en déclarant, sans me regarder, ce qu'il faisait toujours quand il était gêné de ce qu'il disait:

" Non, ce qui m'agace le plus, c'est ce bandeau. "

" Pourquoi? " Fis-je, me demandant ce qu'il pourrait encore bien inventer.

" Parce qu'il m'empêche de regarder ton beau visage. Et que sans je pourrais faire chanter les gardes pour qu'ils nous libèrent. Alors voilà, ça m'embête. "

Je savais qu'il détestait se sentir impuissant, et surtout devant moi, celle qu'il aimait. Il me décrocha un sourire. J'adorais lorsqu'il me disait des choses comme cela.

" Bon, bien que j'en ai très envie, dis-je, je t'embrasserai après pour ce gentil compliment, car je vais nous sortir d'ici immédiatement. "

" Tu as un plan? " s'enquit-il, surpris, lui qui avait pourtant exploité toutes les façons possibles et inimaginables de sortir de là.

" Ne jamais sous estimer un accessoire de coiffure. " dis-je, en sortant une épingle que j'avais gardée dans mon gant.

Et oui. Ce fut aussi bête que cela. Suwa avait tout prévu pour la magie et les techniques, mais pas pour les façons les plus basiques de s'en sortir. Kurogane, subjugué, m'entendit ouvrir mes chaînes, puis je défis les siennes, et son bandeau. Me regardant dans les yeux, il me sourit et me dit:

" Je bénis ta mère de t'avoir faite aussi intelligente. Tu es un vrai don du ciel. "

Un instant, je crus que j'allais craquer en raison de tant de romantisme, mais il fallait avant tout se sortir de là. Je l'embrassai sur la joue, et, ouvrant la porte du cachot par le même stratagème lui fit signe de venir. Il me suivit, et me dit, avec ce même sourire, qu'avant de partir, nous allions apprendre à Suwa ce qu'il en coûte de se frotter à la milice du Japon.

La nuit était tombée, et le seigneur dînait dans la grande salle avec sa jeune fille que nous avions kidnappée il y avait quelques temps de cela. Nous nous glissâmes chacun, sans bruit, d'un côté de la porte, une lourde porte de bronze couverte de symboles compliqués comme le seigneur aimait à en faire fabriquer. Kurogane me lança un regard complice et me dit de m'écarter. Il fit quelques signes avec ses mains, et la droite sembla s'illuminer d'un éclair bleu, à la rumeur assourdissante qui ressemblait au cri de milliers d'oiseaux. C'était le fameux Chidori, qu'il avait regretté de ne pas pouvoir utiliser dans le cachot.

Doucement, il posa ses paumes juste au dessus de l'ouverture entre les deux portes, et la chaleur qui se dégageait de sa paume fit peu à peu fondre le métal, scellant les portes. Je le regardai avec effroi. Il était véritablement capable de terribles choses pour se venger. Mais après tout, Suwa le méritait, et sur ce, nous primes la fuite, riant à nous en briser les côtes, imaginant la tête que ferait le seigneur.

Lorsqu'il eut terminé son repas, le seigneur eut une sacrée surprise. Il était enfermé dans son propre château! Lorsqu'on réussit à le libérer, lui et sa fille, deux jours plus tard, il était mort de peur. Pourtant nous savions que cela ne lui servirait jamais de leçon, lui qui était un incorrigible comploteur, tentant désespérément, encore et toujours de s'emparer du pouvoir, ce qu'Amaterasu-sama ne laisserait jamais faire. Elle l'écraserait comme vulgaire un insecte, comme elle le disait souvent.

Ainsi, et pour une fois, j'avais montré à Kurogane que les femmes étaient, si ce n'est plus, aussi ingénieuses que les hommes, et c'est depuis ce jour là qu'il devint profondément féministe, et répétait sans cesse aux garçons, à l'entraînement:

" Allez, du nerf! Le jour où vous rattraperez les filles, on pourra considérer que vous serez véritablement des hommes!"

Lexique:
Ginryuu: Dragon d'argent

Le prochain chapitre arrivera en Janvier! Préparez vos mouchoirs et vos musiques tristes, car il ne manquera pas de faire couler vos larmes! Avant dernier chapitre: Chapitre 12: Erreur! Un acte non désiré qui séparera Tsukiyo et Kurogane...
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMer 30 Juil - 16:06

Désolée pour les quelques (six) mois de retard que j'ai pris! Disons que j'ai été assez occupée ces derniers temps... Enfin bref, je vous laisse avec ce chapitre 12 tant attendu xD Je crois bien que c'est le plus sombre que j'aie écrit jusqu'à maintenant, mais j'espère qu'il vous plaira.


Le mois de Mai et le printemps étaient, après un hiver rude, finalement revenus au Japon.
Cela faisait exactement deux ans qu'elle était arrivée à la milice, et deux ans que je m'étais attaché à elle comme si elle avait été ma propre sœur. L'erreur que fis à cette époque là fut le début de tout ce qui suivit. Du plus grand malheur dont j'ai jamais été victime, mais aussi, de notre séparation;
de mon départ entre les dimensions. Oui, ce fut le début de la fin.

Chapitre 12/ Machigai*

Ce matin là, j'étais dans mon bureau, m'occupant d'une masse de documents que j'avais laissé s'entasser là (ce qui ne change pas beaucoup de d'habitude, allez vous me dire), et j'étais si pris dans ce que je faisais que je ne la sentis même pas arriver. Je n'avais pas pressenti, croyant que sa visite avait une raison futile comme toujours (et qui était sans doute de venir m'agacer avec ses remarques perfides puisqu'elle ne trouvait rien de mieux à faire d'habitude); il ne me serait jamais venu à l'idée que ce que Tsukiyo était sur le point de me dire allait changer le cours de mon existence.

Cela faisait plusieurs jours, à vrai dire, qu'elle semblait préoccupée; j'avais beau lui demander ce qu'elle avait, intrigué de la voir aussi nerveuse, comme si le ciel allait lui tomber sur la tête, elle qui était toujours pleine d'un enthousiasme exaspérant. Tsukiyo, alors qu'elle savait très bien que je détestais qu'on me dérange quand je travaillais, débarqua donc dans mon bureau, avec une expression à la fois sérieuse et mélancolique qu'on ne voyait que rarement chez elle, et me lança, en désignant le chiot noir et blanc qu'elle portait entre ses bras:

" Il veut son maître. "

Comme si c'était une excuse crédible. Elle était décidément aussi fière que moi, pour ne pas avouer qu'elle était venue dans le but de me parler, et non de me rappeler de m'occuper du chien.. Ne levant même pas les yeux de la feuille, et continuant d'écrire nerveusement, agrippé à mon pinceau comme si ma vie en dépendait, je répondis, d'un ton ferme:

" Je vous avais prévenus que je n'aurais pas le temps de m'occuper de lui, et tu as promis de le faire, alors fiche moi la paix maintenant, tu vois bien que je suis déb... "

Je n'eus pas même le temps de finir ma phrase qu'elle me jeta ces cruels mots à la figure, le visage empreint de tristesse, car l'effroi que ces paroles m'avaient procuré m'avait fait relever les yeux vers elle:

" ...Je quitte la milice. "

Je reçus ces mots comme une claque au beau milieu de la figure. Non, elle ne pouvait pas me faire ce coup là, pas elle... Elle ne pouvait pas déserter comme l'avait fait... Hana (j'avais toujours du mal à repenser à elle). Pris d'un rire nerveux, et la toisant avec mépris, comme si elle se fichait de moi, je répondis, avec froideur:

" Attends... Rassure moi, là. C'est une blague, j'espère? Encore une de tes sales blagues destinées à me rendre cinglé et à me faire perdre mon temps? "

Mais elle n'avait pas l'air de plaisanter du tout, et en me lançant un regard noir tel que je n'en avais jamais vu chez elle, déclara, avec des yeux qui criaient combien elle était blessée par mes paroles:

" J'ai mes raisons. Je ne déserte pas, je suis obligée de le faire. Je crois que nous n'avons plus rien à nous dire, puisque je te fais perdre ton temps. A mon avis, vu que je pars demain, je ne devrai plus t'en faire perdre beaucoup. Je te rends ton chien. Espérons que tu t'en occuperas mieux que la pauvre Ai que tu délaisses à bosser comme un dingue, alors que tu pourrais passer tout ce temps où tu signes des papiers avec elle, espèce d'abruti. Mais bon, ça ne me regarde pas. "

Comme je ne répondais pas, entre le dégoût et la colère, elle déposa le chiot près de moi, qui jappa car il me reconnaissait et vint se blottir contre moi, et, en tournant les talons, elle ajouta:

" ...Je tenais à te le dire. J'espère que tu comprendras. "

Et elle sortit, me laissant là, l'air hébété, seul avec l'animal qui, ne comprenant pas la situation, quémandait innocemment une caresse. J'étais tellement sidéré parce qu'elle venait de m'avouer que je dus rester là, interloqué, une bonne vingtaine de minutes, les yeux dans le vide, incapable de faire le moindre mouvement.

C'était vrai, Tsukiyo m'était parfois insupportable. Son seul but dans la vie semblait être de me faire sortir de mes gonds, de toutes les façons possibles et inimaginables. Mais pourtant... Elle qui était à mes yeux devenue comme ma propre sœur, elle qui avait toujours tout fait pour préserver ma relation avec Ai (et sachez que nous réconcilier n'était pas une mince affaire en cas de dispute), elle qui était une des seules personne à vraiment me comprendre; je n'aurais jamais songé que le simple fait de son départ, de sa perte m'était à ce point inconcevable. Il fallût qu'Ai vienne voir comment je l'avais pris pour que je me remette enfin à travailler, faisant mine que ça m'était égal, trop fier pour avouer quoi que ce soit. Car bien évidemment, et je ne tardai pas à m'en rendre compte en entendant les chuchotements des ninjas lorsqu'ils me croisaient dans les couloirs que j'étais la dernière personne à qui elle l'avait dit.

Idiote. Tu m'as toujours trop ménagé. Comme si tu avais été ma mère. Et j'étais loin de me douter, comme un petit enfant, que ce simple départ serait l'objet de notre perte à tous les deux.

.oOo.oOo.oOo.

Je savais parfaitement où et dans quel état j'allais le trouver. Cela faisait plusieurs jours que j'avais reçu la lettre des mes parents, souverains de mon pays. Ils m'annonçaient qu'en tant que premier successeur officiel au trône (car dans mon pays c'étaient les femmes qui gouvernaient), je devais à mon tour devenir reine, et prendre la place de ma mère, qui pensait qu'il était temps pour elle de se retirer. Et comme mon frère aîné ne pouvait pas prendre ma place, je n'avais ni le choix, ni le droit de refuser. Rien qu'à l'idée de devoir annoncer ceci à tous ceux que j'aimais, à cette milice à laquelle j'étais attachée et que je devais quitter, de ne plus jamais revoir le Japon et ses magnifiques cerisiers, mon cœur se serrait. Surtout lorsque je devrais le Lui annoncer. Je commençai d'abord par prévenir Kyo, le plus compréhensif et le plus proche de moi. Ce fut, après Lui, celui qui me donna le plus de mal. Même si je ne l'aimais pas autant que je L'aimais, je m'étais grandement attachée à ce blond débordant d'énergie et à ses sourires chaleureux. Lorsqu'il apprit mon départ, de ma propre bouche, et à ma grande surprise, au lieu de s'éteindre, son sourire s'étendit tristement sur son visage ensoleillé, et il me dit, comme si tout allait bien:

" Bah, c'est pas si dramatique. C'est même super cool, ce qu'il t'arrive! Tu vas régner sur un pays entier! Tu seras la fille la plus puissante à au moins 500 km à la ronde! Et puis, puisque c'est toi la reine et que c'est toi qui commandes, tu pourras revenir une fois de temps en temps... Tu comprends, Ai déprimerait, sans toi. "

Le fait qu'il prenne sa petite sœur comme prétexte ne m'étonna pas: il m'en fit même sourire, et je me jetai dans ses bras qui m'avaient toujours serrée affectueusement contre son cœur. C'était pour cela que j'avais toujours particulièrement apprécié Kyo, pour son sens de l'humour en toutes circonstances, même les plus dramatiques, et cette joie de vivre que lui seul avait. Pourtant, celui que j'aimais était...

J'avais prévenu tous les membres de la milice, même Ai qui avait longtemps pleuré sur mon épaule en répétant que je lui manquerais terriblement, et à la princesse Tomoyo qui m'avait souhaité bonne chance pour ma future vie de reine. Le seul qui restait, et à qui la seule idée d'annoncer mon départ me procurait une angoisse jamais connue auparavant, c'était Lui; Lui dont je ne puis plus prononcer le nom. Je pris le petit Kuro dans mes bras pour me donner du courage, et me glissai dans son bureau, malgré la boule dans mon estomac. Tss. Encore en train de se tuer au travail, cet espèce de masochiste. Complètement dévoué à sa princesse, alors qu'Il pourrait un peu oublier son orgueil insupportable et ce sens de l'honneur si prononcé qu'il en devenait agaçant, et passer du temps avec Ai, l'idiot. Je ne pouvais me résoudre à comprendre pourquoi Il faisait cela, Lui qui était si amoureux que ça en frôlait l'idolâtrie. Non, je ne Le comprendrais jamais.

Je m'approchai de Lui, un peu hésitante, le chiot dans les bras, et prétextai que la pauvre bête voulait voir son maître adoré. Évidemment, j'eus droit à son discours habituel de martyr, que je le dérangeais alors qu'il était écroulé sous le poids du travail, le pauvre petit, et que je lui faisais perdre son temps... J'en profitai pour lui cracher le morceau. Il me demanda si je me fichais de Lui. Mais ça n'était pas le cas, ce que je lui précisai, en plus de quelques vérités sur son compte que je gardais depuis longtemps. Bouche bée, Il me dévisagea avec un air hébété pendant quelques secondes. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part, à le voir si troublé. Alors, je lui rendis son chien, et en lui disant que j'espérais qu'Il comprendrait, bien que je ne lui eusse pas expliqué les raisons de mon départ car cela n'aurait rien changé, je sortis de là en catastrophe, avant que mes lèvres tremblantes n'aillent jusqu'à lui avouer ce que mon cœur criait au fond de ma poitrine, et que je dissimulais avec grand mal. Non, je n'avais pas le droit de lui jeter ça à la figure alors que je m'en allais, et prendre le risque de détruire sa si belle histoire avec Ai. Le cœur brisé, je ne pus lui avouer que je L'aimais depuis le premier jour.

Mon départ fut d'autant plus douloureux qu'on fit une grande fête en mon honneur. J'avais beau trouver la Princesse Tomoyo futile parfois, elle était véritablement d'une grande bonté, et se joint même à nous, comme si elle nous avait toujours accompagné dans nos missions. Ce fut une célébration bruyante, joyeuse et triste à la fois. J'échappai de justesse à l'alcool, par contre, Lui n'échappa pas aux gâteaux sucrés que nous lui destinions pour le voir agoniser lentement. Quand je revois sa mine révulsée, je ne peux m'empêcher d'exploser de rire. Il détestait le sucre à ce point. Le pire fut que ce fut Lui, et personne d'autre qui vint me faire en dernier ses adieux. Ce fut le coup de grâce pour mon pauvre cœur. Ce qu'il me dit n'étaient que de simples paroles, pourtant, elles me touchèrent jusqu'au plus profond de mon âme, à tel point que lorsque je partis au galop, suivie des soldats chargés de m'accompagner, des larmes amères me brouillaient la vue. Au moins, il me restait d'eux un souvenir, ce masque de renard que j'avais porté si longtemps, et que je laissai accroché derrière ma tête, signe que je ne les oublierais jamais. J'étais à la fois triste et heureuse de partir, triste à l'idée de ne plus jamais les revoir eux, heureuse à l'idée de revoir mes parents. Pourtant, un vague et douloureux pressentiment m'habitait.

Ce départ, qui trop beau pour en être un, allait laisser place à un drame, je le sentais.

.oOo.oOo.oOo.

Comme prévu, Tsukiyo partit pour son pays le lendemain. Tomoyo, compatissant, organisa une petite fête pour son départ. Enfin, une petite fête comme celles organisées par Tomoyo, ce qui veut dire qu'elle n'avait rien d'une petite fête. Ce fut une vraie cérémonie d'adieu, avec des cadeaux et des remerciements à n'en plus finir, des larmes noyées dans le saké et les haricots rouges des gâteaux qu'elle avait fait préparer. On me força même à en manger, (Tomoyo s'était sadiquement associée aux membres de ma milice pour mettre à bien ce projet, et tous me plaquèrent au sol avec pour seul option d'avaler une de ces cochonneries), moi qui détestais les mets sucrés presque autant que je détestais mon frère. La fin de la fête fut annoncée par l'arrivée un corps armé de son pays pour l'accompagner jusqu'à un point se rencontre dans une région du sud du Japon, là où l'attendaient ses parents, afin de s'assurer eux mêmes qu'elle rentre bien accomplir son devoir. Le voyage prendrait sûrement plusieurs jours, étant donné que les préparatifs avaient été longs et qu'ils avaient pris un grand nombre de chevaux.

Avant qu'elle ne montât sur le cheval qu'on lui avait préparé, une jument caractérielle au crin gris, (Tsukiyo semblait détester le moindre honneur qu'on put lui faire, comme de prendre une chaise de poste, et avait donc choisi malgré les réticences de ses accompagnateurs de voyager à cheval), je l'attrapai par l'épaule, et lui dis, en esquissant un sourire maladroit:

" ...Je voulais juste te dire, avant que tu ne partes que... Où que tu ailles, et quoi que tu deviennes, tu seras toujours la bienvenue ici... Alors n'hésite pas à revenir. "

Alors, elle me sourit, enfourcha sa monture et partit au galop, suivie de son cortège de militaires, et je remarquai, subjugué, que derrière sa tête était accroché son masque de la milice, un visage de renard, qui me regardait, agaçant et rieur. Tiens, cela me rappelait vaguement quelque chose. J'avais donc supporté tant de renards exaspérants au cours de ma vie? A chacun d'eux, je m'étais attaché comme à un membre de ma famille. Il eut mieux valu que je ne revoie jamais ni l'un ni l'autre. Surtout Elle, et surtout pour cette terrible erreur que j'ai commise, sûrement la plus terrible de mon existence toute entière. A moins qu'un jour j'en vienne à vous raconter la vraie fin de mon frère.... Mais poursuivons.

Une fois Tsukiyo disparue dans l'horizon, les ninjas repartis s'entraîner en attendant la prochaine mission et que Tomoyo et moi fûmes seuls, je lui demandai, songeur, quelle était la vraie raison de son départ, dont elle n'avait pas voulu me faire part. Tomoyo, en me faisait son sourire habituel, ne répondit rien d'abord, et puis, avec un petit rire cristallin, déclara que c'était le destin.

" Le destin? Tu te fiches de moi? C'est le destin qui envoie un cortège pour qu'elle rentre chez elle? " Lançai-je, sceptique. " Eh ben, plutôt chanceuse cette fille, les fées ont du se pencher sur son berceau. "

Tomoyo, qui n'aimait pas me voir énervé, prit un air pensif, et, allant s'asseoir sur les marches où celle-ci m'attendait toujours lorsqu'elle m'appelait, elle dit simplement, en tapotant à côté d'elle:

" Viens, puisqu'il le faut, je vais te le dire. "

Je m'avançai seulement près d'elle, préférant rester debout, et écoutai. Elle m'expliqua, avec dans la voix une sorte de mélancolie que Tsukiyo, comme je le savais déjà, était la princesse de son pays d'origine, et qu'elle devait succéder à sa mère, la reine, ayant atteint sa majorité, et que comme son frère aîné ne pouvait pas prendre sa place, car seules les femmes régnaient dans son pays, elle était effectivement obligée de le faire, qu'elle le veuille ou non. Bouche bée, je m'écriai, ce qui surprit Tomoyo, car ce n'était sûrement pas ce quoi elle s'attendait:

" QUOI? TSUKIYO A UN FRERE? "
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMer 30 Juil - 16:06

C'était la seule chose dont j'étais vraiment surpris, car elle ne me l'avait jamais dit, ce dont j'étais véritablement vexé, moi qui la considérais comme ma petite sœur. Alors, Tomoyo comprenant pourquoi je faisais la moue rit encore, et puis me lança, moqueuse:

" Pourquoi, tu es jaloux, Kurogane? "

Je niai indéniablement les faits, en tenant pour prétexte que j'étais juste indigné qu'elle ne m'ait rien dit, alors que j'étais le chef de la milice et que j'étais censé tout savoir sur mes ninjas, et ce qui n'était pas très crédible, vu le ton hésitant et gêné que j'employai. Je n'avais jamais su mentir à personne, surtout pas à Tomoyo. Elle était une des rares personnes sur cette terre qui arrivaient à me déstabiliser. Vexé qu'elle ait pu une fois de plus deviner mes pensées et sentiments comme si elle lisait en moi, et alors que je tournais les talons, Tomoyo, d'un ton étrange, dit juste:

" Kurogane, une dernière chose. "

" Quoi encore?! " Criai-je presque, à bout de nerfs.

" Fais attention à ne pas faire quelque chose que tu pourrais regretter. "

Je lui demandai ce qu'elle sous entendait par là, mais comme elle ne me répondit pas et que je ne pouvais pas me permettre de perdre du temps avec les excentricités de Tomoyo, je retournai à la milice au haussant les épaules et en soupirant, exaspéré.

Et puis à partir de là, la vie reprit son cours normal. Enfin, du moins, je croyais qu'elle le reprendrait.
Car non seulement Tsukiyo nous manquait à tous beaucoup, alors qu'elle était partie seulement la veille, mais ce jour là, (le lendemain donc de la fête), nous eûmes la visite d'un homme étrange aux cheveux longs et argentés qui insista à me rencontrer personnellement, en affirmant que Tomoyo le connaissait et qu'il n'était pas un ennemi (ce que la princesse me confirma, mais avec un air songeur qui ne laissait rien présager de bon). Bien que peu convaincu, je le reçus dans mon bureau. Il disait s'appeler Masamune. Il semblait avoir une vingtaine d'années, avec un visage aux traits fins, et qui m'étaient familiers. Tout prit son sens puisqu'il m'avoua être le frère aîné de Tsukiyo dont j'avais appris l'existence seulement la veille.

" Et que me vaut l'honneur de cette visite? " lançai-je, sceptique.

Il tourna autour de moi, en me regardant de haut, sourit mais ne dit rien. J'avais l'impression de me retrouver face à une réplique de moi même dans ce comportement arrogant qu'il avait, ce qui ne faisait que renforcer cette rivalité que représentait la proximité de Tsukiyo. Entre nous, ce serait la guerre pour le titre du meilleur grand frère, je le sentais, et n'avais qu'une envie, comme certainement la sienne d'ailleurs: prouver que j'étais de loin le meilleur. Cette discussion promettait d'être riche en sarcasmes. Se permettant tout, il s'assit face à moi, et, en contemplant ses ongles comme pour me narguer, il lança, d'un ton plat:

" ...Oh, disons que je voulais juste rencontrer celui qui se prétend le frère de Ma petite sœur. "

Sur ce, il leva ses yeux pâles vers les miens qui se lancèrent mutuellement des éclairs lorsqu'ils se rencontrèrent.

" Ah? C'est drôle, Tsukiyo ne m'avait même pas dit qu'elle avait un frère. C'est étrange. Peut être qu'elle est trop timide, ou bien que c'est parce que son vrai frère ne s'est jamais occupé d'elle comme il aurait du. Je n'ai pas de sang en commun avec elle, mais je n'ai aucun scrupule à me faire sur la façon dont je l'ai traitée. " répondis-je, impitoyable.

Apparemment, j'avais touché un point sensible, car bien qu'il n'affichât rien d'autre qu'un sourire on ne peut plus agaçant, en parfait hypocrite qu'il était, je vis passer une expression de haine sur son visage.

" Quoi qu'il en soit, fit-il, en tentant de reprendre cet air impassible et fier qui était son moyen de protection, je viens également (même si il est malheureux que j'en sois réduit à ça) pour te prévenir d'un danger, ou plutôt pour te demander ton aide. "

" Désolé, répondis-je du tac au tac, mais pour des conseils vestimentaires, il va falloir aller voir ailleurs. Mais si ça peut te rassurer, tu es très mignonne dans ce kimono fillette, rien à dire. "

Je crus qu'il allait exploser de colère à cet instant et se jeter sur moi pour m'étrangler, mais sa fierté excessive le retint, et en contenant sa rage, il dit simplement:

" Parfait, je n'ai donc plus qu'à m'en aller, si bien sûr le fait que Tsukiyo risque de mourir te laisse de marbre... "

Je me raidis. Cela changeait la donne à présent. Bien que je méfiai de lui et de ce qu'il avançait, lui qui paraissait hypocrite et manipulateur, j'étais forcé d'écouter ce qu'il avait à dire, si jamais il disait vrai. Maintenant que Tsukiyo était partie, je ne pouvais pas envisager le simple fait qu'elle mourût sans que je pusse rien y faire. il poursuivit, profitant du fait de m'avoir déstabilisé soudainement:

" Tu n'es pas sans savoir que c'est une princesse, n'est-ce pas? Et bien sache que dans notre pays, ce sont les femmes qui accèdent au pouvoir. Si elle rentre, c'est parce que notre mère la reine se juge trop vieille pour régner encore et qu'elle considère qu'ayant atteint sa majorité sa fille est en âge de lui succéder au trône. Cependant, un complot se prépare contre Tsukiyo. On lui a donné rendez vous sur la côte en lui ayant dit qu'elle y rencontrerait nos parents qui l'accompagneraient dans son voyage de retour, mais c'est un piège. Ce sont des assassins qui l'attendent là bas. Il faut aller la sauver avant qu'il ne soit trop tard. "

" Si tu dis vrai, et que si tu es un si bon frère, répondis-je automatiquement, pourquoi viens tu me demander de l'aide? Tu es un prince de plus, tu devrais être capable de la protéger seul non? "

Se levant, il me dévisagea longuement avec des yeux étranges, comme si une part de culpabilité qu'il gardait dissimulée en lui ressortait soudainement; était-ce plus grave que je ne le pensais? Était-il réellement sincère et faisait-il à ce point un effort sur sa fierté de venir me demander de l'aide dans le simple souci de sauver Tsukiyo? Après un long silence, il dit simplement, les yeux perdus dans le vide:

" Oui, comme tu le dis, je suis un prince, et je suis son frère; cependant, j'ai une constitution faible qui ne me permets pas de me battre. Tandis que toi, tu es le Chef de la Milice du Japon. Aucun ninja ne t'arrive à la cheville, et c'est pour ça que j'ai besoin de toi particulièrement. "

" ...Et l'escorte qui est partie avec elle? " demandai-je encore, méfiant, ne relevant même pas ses compliments, pour moi simple tentative de me convaincre en me flattant.

" Eux aussi sont du coup, dit-il simplement. Tout a été organisé pour qu'elle ne se rende pas compte qu'elle court en réalité à sa perte. "

Je levai les yeux vers le plafond. Si je n'avais pas eu ce souci de le croire, j'y serais allé sans réfléchir. Simplement, non seulement cet homme ne m'inspirait pas confiance (car il était une des rares personnes en qui je n'arrivais pas à lire, et cela, je dois l'avouer, me dérangeait), mais quelque chose clochait dans son histoire, je le sentais. Comment avait-il su tout ça, s'il était seulement le prince "faiblement constitué" qui ne pouvait ni se battre ni prendre de risques? Pourquoi Tomoyo ne m'avait-elle rien dit, et pourquoi avait-elle laissé Tsukiyo partir sans avoir envoyé la milice avec elle pour la protéger, si c'était un coup monté? Et ne pouvait-il pas lui même avoir organisé l'affaire pour se débarrasser d'elle, dans le simple but de s'emparer du trône?

" Pourquoi devrais-je te croire, Masamune?, dis-je, en le fixant de mes sharingan activés. Qu'est-ce qui me prouve que tu dis vrai et que tout ça n'est pas ton oeuvre afin d'usurper son trône? Quelqu'un d'aussi fier que toi devrait être sacrément vexé d'avoir manqué le trône à cause de sa sœur cadette... "

Il baissa les yeux au sol, sûrement à cause de mes sharingan qui avaient du l’effrayer, et avec un air mélancolique, répondit:

" Crois ce que tu veux. Mais si elle meurt, ne viens pas la pleurer. "

Jouer sur la corde sensible, c'était perfide, et pourtant cela fonctionna. J'étais tellement attaché à elle, si aveuglé par la peur de la perdre que je lançai, d'un ton ferme et déterminé, en me levant:

" Que ce soit bien clair entre nous. Ce n'est pas à toi que j'offre mon aide, mais à elle seule. J'irai. "

Un sourire sembla se dessiner sur ses lèvres, et qui me donna malgré moi une sueur froide. Vivement que cet entretien se terminât. Il reprit instantanément une expression on ne peut plus sérieuse, et dit:

" Cela se passera demain à l'aube. Je suppose que ça te laisse juste le temps d'arriver à la côte. Je compte sur toi. "

Je partis immédiatement, sans prévenir personne, et sans préparation. Je n'avais qu'une seule chose en tête: sauver la dernière personne que je considérais comme un membre de ma famille. Avant de la perdre elle aussi, comme j'avais perdu mon clan entier. Je pris le chemin de la côte. La journée et la nuit suivante me suffiraient pour y parvenir si je ne cessais pas de courir.

Si tu m'entends Tsukiyo, si jamais tu m'entends, où que tu sois, sache que je n'ai jamais voulu te faire de mal, je le jure.

.oOo.oOo.oOo.

Nous fîmes route pour la côte durant deux jours longs mais tranquilles de voyage. Puisqu'on m'avait forcée à monter à cheval, j'en profitai pour admirer ce pays que j'allais quitter et peut être ne plus jamais revoir. Sur ma selle, je contemplais en soupirant ces paysages si beaux, ces rizières, ces arbres en fleur, cette population chaleureuse, ce Japon qui m'était si cher. Dire que si j'étais venue dans ce pays, qu'on appelait celui du soleil levant, il y avait deux ans de cela, c'était parce que je ne pouvais plus supporter mon pays et toutes ces cérémonies pompeuses auxquelles je devais assister en mon état de princesse et futur successeur au trône. Mais j'avais toujours détesté ces obligations plus politiques que sociales et je m'étais presque enfuie pour le Japon, pays voisin du mien, même s'ils étaient séparés par la mer.

Pendant deux ans, bien que je fus toujours surveillée par des envoyés de mes parents ou bien par l'intermédiaire de la princesse Tomoyo (j'en étais convaincue), j'avais servi et aimé ce pays plus que jamais, et plus nous avancions sur ces routes de terre, plus je commençais à réaliser qu'il allait bien me manquer. Mais je n'étais pas triste; ce départ était un mal pour un bien puisque j'allais enfin retrouver mon cher pays natal, qui je devais l'avouer m'avait manqué même si je l'avais fui de mon plein gré, et dans peu de temps, car nous étions presque arrivés au point de rendez vous. Nous étions au beau milieu de la nuit et il faisait sombre, ce qui n'était pas très pratique lorsque la direction que nous devions suivre était très précise, mais nous avions des torches pour nous éclairer, et quoi qu'il en fut, cela ne me déplaisait pas car le voyage de nuit m'avait toujours été plus agréable. Au dessus de nous, de brillantes étoiles veillaient, douces et protectrices.

L'escorte de guerriers de mon pays qui était venue me chercher m'avait expliqué que mes parents et mon frère m'attendaient sur la côte afin que nous prissions tous ensemble un bateau pour rentrer au pays. Comme si j'étais encore une gamine, et qu'ils croyaient que j'allais en profiter pour fuir encore. Enfin, au moins j'allais les revoir plus vite, c'était toujours ça de gagné. Il me tardait déjà de voir le sourire chaleureux de mon père et cette expression de fierté qui ne semblait jamais quitter le visage de ma mère lorsqu'elle me regardait; et puis, plus que quiconque, mon cher frère aîné, Masamune, que j'avais toujours adoré comme un dieu depuis ma plus tendre enfance. Oui, il était mon protecteur, il m'avait toujours défendue lorsque mes parents ou mes maîtres de classe se fâchaient contre moi pour une raison quelconque, avait toujours été mon allié et mon complice lorsque je manquais les cérémonies officielles ou que je sortais du palais en cachette; enfin, il avait toujours été mon modèle.
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMer 30 Juil - 16:07

Cependant, ce simple mot, "grand frère", ne me Le rappelait que trop. Si Masamune était mon dieu, comment devais-je L'appeler, Lui qui avait été bien plus qu'un frère pour moi? En repensant à toutes ces fois où je l'avais rendu presque fou à force de lui taper sur les nerfs (mon ancien passe temps préféré lorsque j'étais encore à la milice), je ne pus m'empêcher de sourire. Oui, je crois que c'était lui et ses accès de colère si drôles qui allait le plus me manquer. Plus j'y pensais, plus mon sourire manquait de se transformer en une grimace de tristesse, et plus mes larmes menaçaient de couler; j'en étais même au stade où je jalousais cette Ai qui avait droit à son amour. Dire que c'était moi même qui les avais réunis, alors que j'aurais pu l'avoir pour moi seule. Mais voilà, comme toujours, il avait fallu que je pense aux autres avant moi. Par rapport à elle que j'adorais, je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais m'imaginer lui prendre ce garçon qu'elle aimait tant. De toutes façons, cela ne servait plus à rien d'y penser, car je ne les verrais probablement plus jamais tous deux. Mais je mettrais probablement du temps avant de l'oublier, il avait laissé dans mon cœur aussi douloureuse que celle qu'avait du lui laisser cette Hana qui l'avait quitté et dont j'avais entendu parler. Baissant les yeux sur la crinière argentée de ma monture, je ne pus m'empêcher de soupirer, et me dis qu'il fallait que je pense à autre chose; ainsi je relevai la tête, comme pour me donner du courage, quand soudain, je me rendis compte que j'étais seule avec mon cheval: les guerriers qui m'accompagnaient avaient brusquement disparu.

Je fus d'abord prise de panique, car je ne savais ni où j'étais ni où aller, fermai mes yeux, et tentai de me calmer. J'avais du les perdre sur le chemin, lorsque je m'étais égarée dans mes profondes réflexions ; peut être que si je rebroussais chemin, je les retrouverais. Cependant, l'heure était bien avancée et le soleil menaçait de se lever bientôt; je n'avais donc d'autre choix que de continuer dans cette direction, en espérant arriver au point de rendez vous. Après tout, je longeais la côte depuis un long moment, ainsi je n'avais plus qu'à trouver l'endroit précis où mes parents m'attendaient. Mais je n'eus pas le loisir d'y songer plus longtemps, et ouvris mes yeux brusquement, car j'entendis de longs cris provenir de devant moi. Je descendis de ma jument et me mis à courir. Les cris avaient cessés mais une odeur de sang âpre se faisait de plus en plus forte. Lorsque je fus arrivée au lieu dit, qui était le point de rendez vous avec mes parents, je me stoppai, prise de terreur, face à la vue de mes parents dans un bain de sang, et au milieu d'eux, Lui essoufflé et ensanglanté, Lui avec ses yeux effrayants qui me regardaient fixement, et sa lame souillée de sang royal qu'il tenait fermement.

Si seulement tu avais oublié ta saleté de fierté et réfléchi un peu avant de te lancer pour une fois, si seulement tu ne te souciais pas de moi et que tu n'avais pas essayé de me protéger, espèce d'idiot.

.oOo.oOo.oOo.

Ma tête, mes yeux, mes membres meurtris me faisaient souffrir. Tout était allé si vite.
J'avais donc couru jusqu'à la côte pendant une journée et une nuit, désespéré, sans m'arrêter, avec la peur qu'il ne lui arrive quelque chose, la peur d'arriver trop tard. Au lieu de ça, j'arrivai un peu avant le lever du soleil, au lieu qui semblait être le "point de rendez vous" où les assassins l'attendaient. Je devais faire vite avant qu'elle n'arrive, le temps m'était compté. J'étais si obsédé par l'idée qu'il lui arrivât quelque chose que je dégaina ma lame, découvris mon sharingan et partis à l'attaque sans même vérifier qu'ils étaient bien les assassins dont Masamune m'avait parlé. Je sortis de nulle part, furieux, et sous leurs yeux ébahis, je laissai la colère et la haine diriger mon bras.

A présent, exténué, au beau milieu de tous ceux que je prenais pour des criminels et dont j'avais pris les vies, je tentai de regagner mes esprits, lorsque je la vis arriver. Elle appela d'abord, avec des yeux écarquillés et une pointe de terreur dans la voix:

" ...Ku ...Kurogane? Est-ce que c'est toi qui...? Non, c'est impossible... Tu n'as pas pu... Pas toi... "

Je me relevai comme je pus et répondis faiblement, d'une voix rauque que je ne reconnus pas moi même, et réalisai dans quel état de fatigue je devais me trouver:

" ...Tu ne cours plus aucun danger maintenant. "

Je voulus m'approcher d'elle et la prendre dans mes bras pour la réconforter, mais elle recula, comme effrayée par moi même, et elle cria:

" NE... NE T'APPROCHE PAS DE MOI! "

Je m'arrêtai brusquement comme elle me l'ordonna, incrédule, et demandai, effrayé moi même:

" Mais... Tsukiyo... Qu'y-a-t-il? Ce sont des assassins qui attendaient ton arrivée pour t'attaquer... Il y avait un complot contre toi et... "

Mais elle m'interrompit, ne me laissant même pas finir mes explications, et cria de plus belle:

" DES ASSASSINS? M'ATTAQUER? MAIS CE NR SONT PAS DES ASSASSINS KUROGANE ! CE SONT MES PARENTS!! "

Je fus pris de terreur. Non, non, ce n'était pas possible, il devait y avoir une erreur dans cette histoire. Je ne pouvais pas avoir fait comme lui.

" Non, non, non! Ce n'est pas... ce n'est pas possible! Ton frère est venu me voir hier, il m'a... il m'a dit que c'étaient des assassins qui t'attendaient et il m'a dit de venir te sauver! "

Elle était tombée à genoux, et en sanglotant, serrait contre elle les cadavres de ceux qu'elle appelait ses parents. Soudain, elle leva ses yeux vers moi, désespérée, et dit, entre deux sanglots, le visage déchiré de la tristesse la plus profonde que j'aie jamais vue:

" Et tu accuses mon frère...? Tu... Tu ne sais rien de mon frère, espèce de malade mental!! Masamune n'aurait jamais fait ça, tu mens, tu dis ça parce que tu es trop obsédé par le tien! "

" Mais... Tsukiyo... Je t'en supplie, écoute moi, je te jure que... " Balbutiai-je, désespéré.

" Il n'y as pas de je te jure qui tienne! Masamune n'est pas ton sale Itachi! Tu es complètement fou, Kurogane! Tu es un monstre! Un démon! Va t'en, ne m'approche plus, plus jamais... Oh, Père... Mère... "

Je tombai à genoux, pétrifié, les yeux vides, tremblant de tout mon corps. Comment avais-je pu croire une traître mot de cet homme? A cet instant là, les mots de Tomoyo me revinrent:

" Fais attention à ne pas faire quelque chose que tu pourrais regretter. "

C'était donc bien ça. Et elle avait essayé de me prévenir. Cet homme m'avait bien utilisé à ses fins pour s'emparer du trône, et avait utilisé mes sentiments contre moi pour que je sois celui qui fasse le sale travail, le débarrasser de la famille royale. Il n'allait probablement pas tarder à arriver accompagné d'autres assassins, mais j'étais trop terrifié pour pouvoir bouger. Car maintenant, je me trouvais un air de ressemblance frappante avec la personne la plus ignoble du monde. J'avais bien fait comme mon frère. Oui, comme mon frère j'avais massacré volontairement une famille entière. La famille de celle que je considérais comme ma petite sœur, des gens bons et innocents qui l'attendaient pour repartir tous ensemble chez eux et vivre heureux ensemble, comme une famille. Je me sentais si horrible, si sale, si misérable que je sentis des larmes qui se coulaient pas s'incruster sous mes yeux écarlates.

" Non... Je n'ai pas pu faire comme lui... Je ne suis pas comme mon frère... Je... Je ne savais pas... Je ne voulais pas... Je n'aurais pas du l'écouter... Pardon Tsukiyo… Je suis désolé... Je voulais juste… Te protéger. " Murmurai-je, à genoux, la tête dans les mains.

Alors, elle se mit encore à crier furieusement, mais je n'entendais plus ce qu'elle me disait. Je la regardais, effondrée sur le sol, pleurant sans cesse des larmes tachées du sang de ses parents que j'avais tués, et je la voyais crier des mots qui ne m'atteignaient pas, mais ce n'était pas elle, ici, et maintenant, que je voyais. Mon traumatisme refaisait surface.

La personne que j'avais en face de moi était un petit garçon aux cheveux et aux yeux noirs dans le même état de détresse, qui pleurait ses parents assassinés, c'est à dire moi, plus jeune, comme à ce jour funeste où mon frère avait dévasté mon clan entier. C'était plus que ce que je ne pouvais en supporter. Je m'effondrai sur l'herbe, inconscient, avec l'image fixe des maudits yeux rouges de mon frère luisant dans la pénombre.

Si seulement j'avais écouté Tomoyo...
Revenir en haut Aller en bas
Kurogane
{ Admin } Incarnation d'Arès
Kurogane


Masculin
Nombre de messages : 122
Age : 31
Localisation : : Derrière toi...
Pouvoir : : Sabre, techniques ninja, sharingan, arts martiaux
Compagnon : : Arimi, Cerbère (et Kirumna? XD)
Date d'inscription : 23/09/2005

Registre des Dieux
~> Dieu Incarné: Arès
Âge du personnage: 20
Citation Préféré (Du Perso): Si vis pacem para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre.

Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_minipostedMer 30 Juil - 16:07

.oOo.oOo.oOo.

" IL EST TROP TARD POUR S'EXCUSER! " Criai-je.

Je le vis, étonnée, s'évanouir soudainement. Alors c'était bien lui. Je ne comprenais pas ce qui avait pu lui prendre. Était-il devenu fou? Avait-il fait ça parce qu'il était trop obsédé par son frère? Celui que j'avais aimé était-il devenu un psychopathe? En tous cas, pour quelle raison que ce fut, je ne pouvais me résoudre à croire que c'était mon frère qui l'avait poussé à faire ça. Masamune, mon protecteur, mon dieu n'avait pas pu organiser un complot contre moi ou contre mes parents, et encore moins se servir de Lui pour ce faire. Oui, c'était Lui qui était devenu fou, et il les avait tous tués, c'était donc bien la seule explication possible. Désespérée, alors qu'il me semblait que mon cœur allait s'arrêter tellement il battait fort, et que j'essayais de me relever pour m'enfuir chercher de l'aide, je sentis des mains familières m'agripper par les épaules. Je le savais! Il était sain et sauf, et il était arrivé pour me sauver...

" Grand frère... " Murmurai-je, en me serrant contre sa jambe, seule partie de lui à ma portée.

Alors qu'il me caressait tendrement les cheveux, il se baissa et me pris contre lui. Je sanglotai dans ses bras, et balbutiai:

" Grand frère, c'est horrible... Il les a tous tués, tous, père, mère, et tous les gardes... "

Il me serra plus contre lui, comme pour me réconforter, et répondit d'une voix séductrice et effrayante:

" Oh, oui, je sais, n'aie plus peur. Tout sera bientôt terminé. Car tu vas les rejoindre, ma chère sœur... "

Je ne sentis pas le coup de poignard venir dans mon ventre. Je tombai sur l'herbe et le regardai avec une terreur sans nom.

" N.. Non... Grand frère... Alors c'était... "

Il poussa un rire tonitruant comme je n'avais jamais entendu chez lui. Je ne le reconnaissais pas. Alors se pouvait-il que ce qu'Il m'avait raconté fut vrai? Masamune, me regardant allongée sur le sol, me tordant de douleur, poursuivit, sur ce même ton hilare:

" C'était beaucoup trop facile... Je n'avais qu'à lui raconter la première histoire qui m'est passé par la tête, et voilà qu'il est parti te sauver, cet abruti! Le pauvre, pourtant il avait été méfiant au début, dire qu'il s'est fait avoir si vite! Et toi... Avec toi c'était encore plus parfait... Tu étais loin de te douter que ton gentil grand frère pouvait te vouloir du mal, hein, petite princesse? "

Il me mit un violent coup de pied dans les jambes et poursuivit:

" Saleté, tu m'as volé ce trône qui devait me revenir, à moi, Masamune, l'aîné! Et tu croyais que j'étais sincère avec toi depuis tout ce temps? Mais ça n'a plus d'importance, puisque maintenant tu vas mourir toi aussi, et plus personne ne pourra m'arr... "

" C'est fini, misérable. " Résonna soudain une voix majestueuse.

Je relevai les yeux. Derrière mon frère se tenait ni plus ni moins Amaterasu, la seule, la grande, qui venait de lui enfoncer son sabre dans le ventre.

" Nous sommes arrivés malheureusement trop tard... Tomoyo-hime, je pense que tu sais quoi faire de ces deux là. " dit-elle.

L'impératrice et sœur aînée de la princesse nous désignait, Lui et moi, tous deux blessés et sanguinolents, allongés sur l'herbe souillée. Comme lui, et tandis que je voyais Tomoyo porter ses mains au dessus de ma blessure qui guérissait instantanément, je le sentais, je sombrai, emportée par la fatigue et la tristesse.

Si seulement j'avais réfléchi un peu, moi aussi...
Mais jamais, jamais je ne lui pardonnerais.

.oOo.oOo.oOo.

Ce furent l'Impératrice elle même, accompagnée de Tomoyo-hime et des membres de la milice qui virent à notre secours. D'après ce que m'avait raconté Tomoyo lorsque je m'étais réveillé couvert de bandages dans une chambre du palais, Masamune s'était bien servi de moi pour supprimer les membres de la famille de Tsukiyo et était arrivé peu après pour essayer de la tuer elle aussi, mais bien qu'il l'ait poignardée au ventre, il n'avait pas touché de point vital et Tsukiyo se remettait peu à peu de sa blessure. Ils étaient arrivés en retard car Tomoyo, bien qu'elle se fut méfiée de Masamune lorsqu'il était venu me voir n'avait vu que tout cela arriverait que la veille durant la nuit, c'est à dire lorsque j'étais déjà parti depuis longtemps pour la côte, et ils n'avaient pas pu m'arrêter non plus. Ensuite, ils avaient fait le plus vite possible pour arriver, mais il était déjà trop tard; je les avais tous tués.

Je tombai malade, d'après Tomoyo à cause du choc psychologique que cet évènement avait causé chez moi. Elle avait beau me répéter lorsqu'elle venait me voir que, bien que ce fut grave, je ne devais pas me rendre malade à ce point de ce que j'avais fait car j'avais été utilisé et que je n'avais songé qu'à la protéger; mais c'était beaucoup plus compliqué que cela. Je ne comprenais pas, alors que je m'étais méfié de lui pourtant de lui et de ses avances, comment j'avais pu me laisser berner par ses mensonges et me précipiter la tête la première dans le piège qu'il m'avait tendu, comment j'avais pu tous les massacrer de la sorte sans même vérifier s'il étaient bien des assassins envoyés pour la tuer, tellement j'avais eu peur pour elle. Et encore une fois, j'avais fait comme mon frère, cette phrase se répétait dans ma tête indéfiniment, à tel point qu'il me semblait qu'elle allait exploser. Mais c'était arrivé, et on ne pouvait plus faire marche arrière. Le destin m'avait encore spécialement réservé ses malheurs.

Je faisais des rêves étranges et effrayants où je revoyais les membres de ma famille et ceux de Tsukiyo, toutes ces âmes qui criaient à la vengeance et qui essayaient de me poignarder; parfois c'était tellement réel que je sentais presque l'acier transpercer ma peau et je me réveillai en sursaut et en criant comme un aliéné. Je mis énormément de temps à me remettre de cette épreuve, car bien que mes blessures corporelles eussent guéri vite, c'était mon esprit qui n'allait pas bien. C'était pire encore que ce que j'avais subi après le combat contre mon frère. Je vécus deux semaines entières dans la folie et la paranoïa. Je refusais qu'on me parle ou qu'on m'approche. Il n'y avait que Tomoyo qui pouvait entrer dans la pièce sans que je ne menace de la tuer.

Finalement, avec le temps, cela passa d'un coup. Je me remis peu à peu, et recommençai à voir les gens. Ce fut d'abord Ai et les membres de la milice, puis les habitants du château. Cependant, je ne revis jamais Tsukiyo (on m'avait dit qu'elle était partie régner dans son pays comme prévu), et je ne réintégrai pas la milice non plus. Car même si j'étais guéri, je fus incapable de reprendre mon poste, hanté par ce jour où j'avais failli. Et on trouva un autre chef à la milice que je ne connus jamais.

Je fus donc assigné à la protection directe de la princesse Tomoyo et du palais. J'étais dévoué à ma princesse, mais bientôt ce désir de la protéger, ajouté à mon obsession du pouvoir me changea: j'étais devenu destructeur et sans pitié. Je terrassais tout soldat ennemi qui osait s'approcher du château, toute âme qui avait le malheur de me défier. Il n'y avait plus que la force que je pouvais acquérir au combat qui m'intéressait, puisque je considérais que j’avais tout perdu, mon honneur en premier. Je délaissai complètement Ai et mes amis, je ne parlais presque plus à Tomoyo, je n'avais dans la tête que ce désir insatiable de pouvoir, et je ne respectai même plus les cinq serments que celle-ci m'avait fait jurer de respecter et qui n'étaient plus qu'un souvenir pour moi. Bientôt, je ne trouvai plus aucun adversaire à ma taille dans tout le Japon. Alors Tomoyo, qui ne pouvait plus tolérer tout cela prit une décision qui changea mon destin. Elle me fit appeler et m'envoya chez celle qu'on appelait la sorcière des dimensions, à laquelle je dus laisser mon précieux dragon d'argent que Tomoyo m'avait confectionné.

Cet évènement marqua la fin de mon adolescence et le début de mon voyage entre les dimensions.


FIN

Et voilà. L’histoire de Sasuke est désormais terminée. J’espère que le récit de ses aventures, ou plutôt de son adolescence au Japon vous aura plue jusqu’à la fin. En tous cas, sachez que depuis les deux années où j’ai commencé à écrire cette histoire, j’ai pris énormément de plaisir à le faire, pour vous et pour moi, et voudrais remercier grandement tous mes lecteurs et ceux qui m’ont soutenue dans son élaboration. Je voudrais remercier Luciole, le meilleur des grands frères, qui m’a soutenue mieux que quiconque, Chaya, qui m’a lue avec grand courage alors qu’elle ne connaissait même pas Naruto, Chris pour son enthousiasme inextinguible, ma mère qui avec beaucoup de patience m’a aidé pour mes corrections, Miru pour avoir créé le personnage de Tsukiyo, et enfin toute âme qui a jeté un œil à cet fanfiction.

Même si vous venez de lire le dernier chapitre de l’histoire de Kurogane, ne soyez pas triste car je vous prévois un dernier chapitre d’au revoir, qui se passera dans sa première année d’arrivée au japon. Si vous voulez connaître l’histoire dont Sasuke a la plus grande honte qu’il n’a jamais eue xD

Je vous donne donc rendez vous mi Septembre (vu le temps que j’ai mis à élaborer le présent chapitre, je me laisse du temps) pour le faux dernier et treizième chapitre d’Evasion, la jeunesse de Kurogane, intitulé : « Sasuke-hime » (princesse sasuke), qui je l’espère vous fera rire, après ce chapitre bien triste. A tous de bonnes vacances, et merci encore !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Evasion (la fuite) Empty
MessageSujet: Re: Evasion (la fuite)   Evasion (la fuite) Icon_miniposted

Revenir en haut Aller en bas
 
Evasion (la fuite)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Evasion (Chapitres 1 à 8)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Taisen Ten'kai :: Commencement [HRP] :: Souvenirs-
Sauter vers: